Aux premières heures du jeudi 9 octobre 2025, un groupe de prisonnières politiques qui avaient été transférées à la prison de Qarchak à Varamin à la suite de l’attaque contre Evin durant le conflit de douze jours ont été renvoyées à la section 6 de la prison d’Evin à Téhéran.
Le transfert a eu lieu vers 6 heures du matin, avec une importante présence sécuritaire et plusieurs bus escortés par les forces de sécurité. Des témoins oculaires ont décrit un long convoi de véhicules sur la route reliant Qarchak à Evin, ainsi que le déploiement d’unités spéciales de gardes autour de la prison d’Evin pendant le transfert.
Sécurité exceptionnelle et inspections à plusieurs niveaux
Des sources ont confirmé que des mesures de sécurité extraordinaires avaient été mises en place, incluant plusieurs étapes d’inspection aux entrées de la prison d’Evin. Les gardiennes auraient effectué des fouilles corporelles et des contrôles stricts des bagages lors de l’arrivée des prisonnières.
Inclusion de détenues non politiques
Parmi les femmes transférées au quartier 6 de la prison d’Evin figuraient quatre détenues inculpées pour des infractions financières, qui auraient été placées dans le même quartier que les prisonnières politiques.
Aucune explication officielle
Malgré la sensibilité de ce transfert, les autorités judiciaires et pénitentiaires n’ont fourni aucune déclaration ni justification officielle.
Ce transfert est intervenu après la mort de la prisonnière politique Somayeh Rashidi, détenue à la prison de Qarchak, décédée à la suite d’un refus de soins médicaux. Sa mort a suscité une vague d’indignation et de protestations, tant à l’intérieur du pays qu’au niveau international.
Pendant cette période, les prisonniers des prisons d’Evin et de Qarchak ont à plusieurs reprises protesté contre le transfert des prisonnières politiques vers Qarchak. Le mercredi 30 septembre 2025, trente prisonnières politiques détenues à la prison d’Evin à Téhéran ont publié une déclaration conjointe condamnant les « conditions inhumaines » auxquelles sont soumises les prisonnières politiques dans la prison de Qarchak, et exigeant leur transfert immédiat de Qarchak vers Evin.
Ils avaient également organisé des rassemblements de protestation et scandé des slogans dans la cour de la prison les 25 et 29 septembre, exigeant le retour des prisonnières politiques à Evin.
Il convient de noter que ce récent retour ne concerne que les prisonnières qui avaient été transférées à Qarchak après l’attaque d’Israël contre Evin le 23 juin, durant le conflit de douze jours.
Qarchak demeure un centre de détention pour des milliers de femmes emprisonnées pour des accusations de droit commun. De plus, des prisonnières politiques telles que Maryam Akbari Monfared, qui étaient déjà détenues à Qarchak, continuent d’être maintenues dans cet établissement tristement célèbre, en violation du principe de séparation des prisonniers selon leurs chefs d’accusation.

La prisonnière politique Maryam Akbari Monfared, arrêtée lors du soulèvement de 2009, entame actuellement sa seizième année de détention sans avoir bénéficié d’un seul jour de permission. Son « crime », qui a ajouté deux années à sa peine initiale de 15 ans, est sa quête de justice pour l’exécution de ses frères et sœurs les membres martyrisés de l’OMPI (MEK) Roghieh, Abdolreza, Alireza et Gholamreza Akbari Monfared.
Abdolreza et Roghieh Akbari Monfared ont été exécutés lors du massacre des prisonniers politiques en 1988, tandis qu’Alireza et Gholamreza Akbari Monfared, tous deux membres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran, ont été exécutés plus tôt, respectivement en septembre 1981 et en 1985, à la prison d’Evin.




















