La prisonnière politique Somayeh Rashidi, détenue dans la tristement célèbre prison de Qarchak, est morte après plusieurs jours de coma à l’hôpital Mofatteh de Varamin. L’agence Mizan, affiliée au pouvoir judiciaire, a confirmé sa mort.
La prisonnière politique Somayeh Rashidi, 42 ans, était ouvrière dans le textile et souffrait d’épilepsie depuis de nombreuses années.
Selon ses codétenues, elle avait à plusieurs reprises demandé une aide médicale pour des crises et de violents maux de tête. Les médecins de la prison, cependant, ont rejeté sa condition comme une « simulation » et l’ont renvoyée dans son quartier. Ils lui ont administré des médicaments neurologiques qui n’avaient aucun rapport avec son épilepsie.
Bien qu’une caution ait été fixée pour sa libération, sa famille n’avait pas les moyens de payer la somme.
Le mardi 16 septembre, alors qu’elle était conduite devant l’autorité médico-légale afin d’évaluer son éligibilité à une libération pour raisons médicales, Somayeh Rashidi a subi une grave crise d’épilepsie en route.
Malgré son état critique, elle a été dans un premier temps renvoyée en prison et seulement transférée à l’hôpital après une autre attaque majeure qui l’a laissée inconsciente. Quelques jours plus tard, les médecins ont déclaré que son niveau de conscience était tombé à cinq, sans aucune perspective de rétablissement.
La Commission des Femmes du CNRI, dans une déclaration en date du 21 septembre, a alerté sur la condition de Somayeh Rashidi, appelant les organisations internationales concernées à agir pour sauver sa vie.
Elle faisait partie des prisonnières transférées à la prison de Qarchak après la destruction de la prison d’Evin durant la guerre de douze jours.

Née en 1983, Somayeh Rashidi avait été arrêtée le 24 avril 2025 alors qu’elle écrivait des slogans anti-gouvernementaux dans le quartier pauvre de Javadieh, au sud de Téhéran. Elle avait été inculpée pour « propagande contre l’État ».
Selon ses proches, elle avait été brutalement battue au moment de son arrestation, les agents lui avaient fracassé la tête contre un mur et appuyé sur sa poitrine. Rashidi avait porté plainte contre les agents qui l’avaient arrêtée.
Ces derniers jours, les médias affiliés à l’État, dont Tasnim et Mizan, ont accusé la famille de Rashidi d’avoir « refusé » de payer la caution, alors que ses codétenues affirment que la famille n’en avait tout simplement pas les moyens.
Après sa mort, le rapport officiel du pouvoir judiciaire l’a accusée de liens avec l’organisation d’opposition des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK).
La mort de Somayeh a une nouvelle fois mis en lumière le refus systématique des autorités iraniennes de fournir des soins médicaux aux détenus politiques, une politique dans laquelle les prisonniers sont régulièrement privés de traitement jusqu’à ce que leur état devienne critique, entraînant souvent des morts évitables.




















