Des versions officielles contradictoires alimentent les soupçons d’une implication des services secrets
Le corps d’Elaheh Hossein-Nejad, une manucure professionnelle de 24 ans originaire d’Eslamchahr, a été retrouvé en périphérie de Téhéran — 11 jours après sa disparition sur le chemin du retour depuis son lieu de travail. Sa mort a provoqué une onde de choc et d’indignation dans la société iranienne.
Elaheh Hossein-Nejad était connue comme une jeune femme gentille et consciencieuse. Diplômée en comptabilité, elle travaillait dans un salon de beauté du quartier huppé de Saadat Abad à Téhéran. Elle rentrait chaque soir à Eslamchahr, où elle aidait à s’occuper de son frère handicapé. Le dimanche 25 mai 2025 au soir, elle a appelé sa famille depuis la place de la prière d’Eslamchahr pour dire qu’elle était presque arrivée. Quelques instants plus tard, son téléphone a cessé de répondre. Elle n’a plus jamais donné signe de vie.

Après près de deux semaines de recherches acharnées menées par sa famille, ses proches et des citoyens préoccupés, son corps a été retrouvé dans une zone isolée près de l’aéroport. Selon les rapports médico-légaux, elle avait été poignardée à plusieurs reprises à la poitrine. La police a ensuite annoncé l’arrestation d’un suspect qui aurait prétendu être chauffeur de VTC et l’aurait tuée lors d’une tentative de vol.
Mais cette version officielle est de plus en plus mise en doute. Les premiers articles de médias proches du pouvoir judiciaire, comme Rokna, évoquaient un viol comme mobile, une mention qui a été rapidement effacée des récits ultérieurs. L’identité du meurtrier présumé n’a pas été révélée, et les versions contradictoires diffusées par les autorités n’ont fait qu’aggraver la méfiance du public.