Paris, le 19 avril 2025 – Les partisans de l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI/MEK) et du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) ont organisé une manifestation à Paris pour rendre hommage aux héros tombés les 30 Farvardin des années 1351 (1972) et 1354 (1975). Cette journée historique est devenue un symbole de la résistance et du sacrifice de générations de combattants iraniens qui ont donné leur vie face à la tyrannie.
Parmi les participants, Mahnaz Javan-Khoshdel, sœur de Mostafa Javan-Khoshdel – l’un des 13 martyrs de cette date emblématique – a profondément touché l’assistance par sa présence bouleversante. Tenant dans ses mains une photo du crâne de son frère, portant la trace de la balle d’exécution, ainsi qu’un portrait de lui, elle a prononcé un discours profondément émouvant. Un discours qui résonnait comme un écho de douleur, de résistance et de quête de justice, porté par les familles qui, un demi-siècle plus tard, réclament encore vérité et réparation.
Ils ont tué Mostafa, mais sa voix est toujours vivante
Aujourd’hui, le 30 Farvardin (19 avril), est un rappel des crimes du roi traître et de sa SAVAK infernale. Le 30 Farvardin 1351 (1972), quatre membres du comité central de l’organisation ont été fusillés. Et le 30 Farvardin 1354 (1975), le Shah a exécuté neuf des enfants les plus remarquables du peuple iranien dans les collines d’Evin : sept Fedayin héroïques et deux dirigeants des Moudjahidines, le commandant Kazem Zolanvar et mon frère, Mostafa Javan Khoshdel.

Mostafa a été arrêté en septembre 1972 à l’âge de 26 ans. Il était en contact avec de nombreux commerçants et ouvriers. Pendant les deux ans et demi qu’il a passés en prison, Sabeti, le criminel, et tous les tortionnaires sous ses ordres l’ont soumis aux pires tortures. Mais même avec les tortures les plus sauvages de la SAVAK, ils n’ont pas réussi à briser sa volonté ni à lui soutirer des informations.
Si vous le permettez, j’aimerais partager quelques souvenirs de Mostafa.
Pendant longtemps, Mostafa n’a pas eu le droit de recevoir de visites. Une fois, lorsque ma mère est allée lui rendre visite, un tortionnaire est arrivé avec un papier et un stylo et a insisté : “Par le serment à Sa Majesté, si tu écris seulement deux lignes, on te libère immédiatement.” Mais Mostafa lui a répondu en se moquant : “Je ne sais pas lire ni écrire.”
La SAVAK du Shah avait arrêté et pris en otage les membres de notre famille pour essayer de faire pression sur Mostafa. Moi-même, j’ai été arrêtée plusieurs fois pour qu’ils puissent atteindre mon mari. Tehrani, le bourreau, me mettait constamment sous pression pour que je divorce de mon mari.
La prise d’otages des familles sous le régime du Shah est la même politique sale que l’on voit aujourd’hui devenue une stratégie officielle du régime, qui avance ses objectifs par la prise d’otages. Malheureusement, les gouvernements européens y cèdent.
À cause des tortures, Mostafa était devenu très faible et maigre. Ce jeune homme de 26 ans ressemblait à un vieil homme. Lors de la dernière visite, pour que nous ne remarquions pas son état, ils lui avaient fait porter sept ou huit couches de vêtements pour cacher le fait qu’il n’était plus que peau et os. Le lieu de visite était une petite pièce d’un mètre sur deux. Même là, son tortionnaire, qui ressemblait à un monstre, restait collé à lui.
Je dois aussi ajouter que Massoud Radjavi avait conservé la couverture dans laquelle ils enveloppaient Mostafa pour l’emmener se faire torturer. Il l’a offerte après la révolution victorieuse à la mère bien-aimée des martyrs Rezai.
Après la révolution, les mollahs ont voulu détruire les tombes des fondateurs et martyrs des Moudjahidines sous prétexte que 30 ans s’étaient écoulés. Mais les familles ont tout fait pour que ces tombes ne disparaissent pas.

De la SAVAK à la VEVAK : la peur d’un crâne marqué d’une balle
Lors du transfert des ossements de ces martyrs, l’un des présents a remarqué, en déplaçant le crâne de Mostafa, la trace de la balle de l’exécution sur son front et l’a photographiée. Le soir même, le ministère des Renseignements l’a appelé pour l’interroger, ce qui montre bien que les renseignements des mollahs sont dirigés par les anciens agents de la SAVAK. Sinon, pourquoi auraient-ils peur de la photo d’un crâne marqué d’une balle ?
Il y aurait encore beaucoup à dire, mais je ne prendrai pas plus de votre temps.
Je tiens seulement à souligner que le peuple iranien renversera Khamenei le sanguinaire, tout comme il a renversé le Shah criminel. Le jour de la liberté de l’Iran approche, un jour pour lequel, depuis 60 ans, les Moudjahidines et le peuple iranien ont sacrifié leurs êtres les plus chers.
Merci.