Mettez fin aux meurtres, enlèvements et tortures systématiques d’enfants en Iran
Arnika Qaem Magham, la dernière victime d’arrestation arbitraire et de torture d’enfants en Iran
Avec la participation active de lycéens au franc-parler dans les manifestations en Iran, les forces de sécurité de l’État et ses unités répressives se sont engagées plus activement dans la répression des lycées et l’arrestation des étudiants, en particulier des filles.
Cette répression a suscité de graves inquiétudes quant à la vie des jeunes de moins de 18 ans.
Seyyed Jalal Hosseini, adjoint politique de l’Organisation du Corps paramilitaire de l’IRGC Bassij, a reconnu que “70 % des personnes arrêtées pendant (les récentes manifestations) étaient des jeunes de moins de 20 ans. Ils ont beaucoup utilisé les femmes et les filles (dans les protestations).” (Le site d’État Aftabnews.ir, 20 octobre 2022)
Le commandant des forces de sécurité de l’État de la province de Qom a également reconnu, lors d’une conférence de presse tenue le 11 octobre 2022, que l’âge de 60 % des personnes détenues lors des manifestations à Qom se situait entre 15 et 22 ans. (akharinkhabar.ir, 11 octobre 2022)
Voici les nouvelles sur certains incidents majeurs impliquant une répression militaire contre les étudiants dans les écoles secondaires.

Attaque de lycées de filles
13 octobre 2022, Ardabil – Attaque contre le lycée pour filles Chahed : Des agents en civil ont fait irruption dans l’école en frappant les élèves qui refusaient de participer à un rassemblement pro-régime pour chanter un hymne à la gloire du guide suprême des mollahs, Ali Khamenei.
Au moins sept étudiants ont été arrêtés et emmenés. Selon d’autres informations, le nombre d’étudiants arrêtés s’élève à 19 et même 35.
Au moins 10 jeunes filles ont été blessées et emmenées à l’hôpital Fatemi pour y être soignées. Parmi elles, Asra Panahi, 15 ans, est décédée des suites d’une grave hémorragie interne. Une autre élève, identifiée uniquement par le prénom Aytak, est tombée dans le coma.
Le gouvernement a forcé les oncles et le frère d’Asra à faire de fausses confessions à la télévision, affirmant qu’elle était décédée à cause d’un problème cardiaque. Son frère se serait suicidé après être passé à la télévision d’État contre son gré et avoir menti sur la cause du décès de sa sœur.

Mahabad, Kurdistan iranien – À la suite de manifestations d’élèves du lycée pour filles Bayan à Mahabad. Le directeur du lycée, Sultan Eassavi, a appelé les forces de sécurité et leur a demandé de venir dans cette école privée. Pendant ce temps, le directeur a verrouillé la porte et emprisonné les élèves à l’intérieur de l’école jusqu’à ce que les agents arrivent et arrêtent 29 filles.
Chahinshahr, Ispahan – Un témoin oculaire a rapporté l’arrestation violente de Parvaneh Salehnia, une élève de terminale du lycée 22 Bahman.
La directrice de l’école, Maryam Qomi, a appelé le département des renseignements pour qu’il vienne arrêter Parvaneh. Lorsqu’ils sont arrivés, ils sont allés dans la classe et l’ont fait sortir alors qu’elle criait fort. Ils lui ont attaché les mains et l’ont traînée par les cheveux.
Elle a été emmenée au Centre de réforme et de formation, et a averti sa famille de ne pas se rendre à l’école, de n’informer personne, etc. Le directeur a dit qu’elle ne pourrait pas continuer ses études et qu’elle ne pourrait pas s’inscrire dans une autre école, car elle a été emmenée au Centre de Réforme et de Formation.

19 septembre 2022, Boukan, Kurdistan iranien – Des véhicules blindés sont entrés dans le lycée pour filles de Tamaddon et ont attaqué les élèves.
Ispahan – Des nouvelles d’Ispahan indiquent que des dizaines d’étudiants arrêtés dans cette province ont été emmenés au Centre de réforme et de formation de Dolatabad.
Selon une source fiable, un grand nombre de lycéennes ont été emmenées au Centre de réforme et de formation de Dolatabad. Les conditions dans ce centre de détention sont horribles, et les enfants sont détenus avec des enfants qui ont grandi dans la prostitution, la toxicomanie, la vente de drogues, les vols importants, etc. Il n’y a aucune classification en fonction de l’âge ou du type de délit commis. Ils sont tous détenus ensemble dans un silo. Au moins 40 de ces mineurs sont atteints du VIH/SIDA.
Téhéran – Le quotidien semi-officiel Etemad a également publié un article le 18 octobre, citant un père qui a parlé de l’attaque de l’école de sa fille dans le deuxième district de Téhéran. Trois élèves ont été terrifiées et emmenées à l’hôpital après le raid.


Disparitions forcées et arrestations arbitraires
Des informations font état de la disparition forcée d’Amir Mohammad Bighaleh, 17 ans, à Astara, le 12 octobre, et d’Amanj Qassemi, 16 ans, à Javanroud, le 12 octobre.
Les médias kurdes ont identifié au moins 56 étudiants enlevés au Kurdistan, dont 16 étudiantes. Il s’agit de Atousa Hosseini, 18 ans ; Hediyeh Mihami, 18 ans ; Raheleh Jafari, 18 ans ; Alan Hosseini, 16 ans, de Sanandaj ; Zana Saberi, 17 ans, de Saqqez ; Delnia Khani, 17 ans, de Dehgolan ; Parva Hosseini, 17 ans ; Chenia Hosseini, 17 ans, de Sarvabad ; Ayda Darvich, 17 ans, de Paveh ; Kimia Alimoradi, 17 ans ; Elina Ranjbar, 17 ans ; Raha Sabouri, 17 ans ; Sara Karami, 17 ans, de Javanroud ; Alaheh Momeni, 16 ans ; Niloufar Qassemi, 17 ans ; et Sara Shirdel, 18 ans, d’Ilam.
Meurtre arbitraire d’étudiants
Les médias sociaux font état du décès d’Arnika Qaem Magham, 17 ans, dans un hôpital militaire de Téhéran, suite à des coups consécutifs d’un objet dur (c’est-à-dire une matraque) sur sa tête et à la rupture d’un disque du cou. Le gouvernement affirme qu’elle s’est jetée du quatrième étage d’un immeuble.
Ce décès survient après celui de Nika Chakarami, Sarina Esmailzadeh et Mahsa Amini, qui ont été matraquées à mort.
Les Nations unies et le Conseil de sécurité doivent se pencher sur la question des tirs, des meurtres, des enlèvements et des traitements brutaux systématiques des enfants de moins de 18 ans pendant les manifestations en Iran. Ils doivent prendre des mesures urgentes pour mettre fin à ces violences.
