CNRI Femmes – Dans une lettre ouverte au président des mollahs, Hassan Rohani, l’Organisation des infirmières iraniennes a révélé que seulement 110 000 infirmières sont disponibles pour s’occuper de 140 000 lits d’hôpitaux dans tout l’Iran.
Dans cette lettre, publiée par l’agence de presse ILNA le 16 juin 2020, l’organisation révèle également qu’au moins 7 400 infirmières ont été infectées par le coronavirus.
Suite aux protestations généralisées des infirmières dans tout l’Iran et à la pression de l’opinion publique, la très officielle Organisation des infirmières iraniennes, toute dévouée au régime en place, a été contrainte d’écrire une lettre ouverte sur les problèmes des infirmières pour faire baisser la pression et les protestations.
Voici quelques extraits de cette lettre ouverte :
Huit dixièmes d’infirmière pour chaque lit d’hôpital
Sur les 250 000 infirmières iraniennes – salariées, étudiantes et retraitées – seules 110.000 sont actives pour 140.000 lits d’hôpital et travaillent dans les hôpitaux. Cela signifie que nous n’avons que huit dixièmes du personnel infirmier pour chaque lit d’hôpital en 24 heures.
Sur les 110 000, environ 65.000 à 68.000 infirmières ont soigné des patients infectés par le COVID-19 au cours des quatre derniers mois. Ce chiffre augmente chaque jour à mesure que le virus continue de se propager dans d’autres provinces.
Sur les 65 000 à 68 000 infirmières, 50 % – soit au moins 32 000 infirmières – ont été en contact direct et continu avec des patients atteints de coronavirus, jour et nuit, pendant 2 semaines à 2 mois. Ces infirmières étaient donc privées de tout accès à leur famille, y compris leur conjoint, leurs enfants et leurs parents.
En raison de leurs interactions étroites avec les patients atteints de coronavirus, pas moins de 7 400 infirmières ont été infectées par le COVID-19 au 16 juin. Sur les 18 infirmières qui ont perdu la vie, 7 étaient originaires du nord de la province de Guilan. Les autres étaient originaires de Téhéran et d’autres régions du pays.
Fraude financière et non-paiement des salaires des infirmières
De nombreuses facultés de médecine n’ont pas réussi à séparer le salaire horaire des infirmières de la rémunération des heures supplémentaires, ce qui a entraîné un manque de transparence comptable et des pertes de salaire de nombreuses infirmières.
En raison du manque de main-d’œuvre et de la situation économique, ces facultés refusent d’honorer les demandes légales de retraite anticipée des infirmières.
L’une des pires choses qui puisse arriver aux infirmières, en particulier dans les provinces du nord de Guilan et de Mazandaran, est que malgré la promesse de la faculté des sciences médicales d’embaucher des infirmières pendant un an, ces dernières sont restées sans salaire pendant 2,5 mois.
Dans la province de Guilan, par exemple, la faculté des sciences médicales a fourni aux infirmières un contrat horaire obligatoire de 89 heures. L’université a subordonné le paiement de toutes les indemnités et prestations à la signature de ce contrat par les infirmières.