Le système de santé iranien est confronté à une crise grave liée à l’exode massif des infirmières iraniennes vers l’étranger. Plusieurs facteurs poussent à cette émigration :
- Salaires très bas : les infirmières gagnent environ 13 millions de tomans par mois (~144 $), bien en dessous des niveaux internationaux (2 000 $ dans le Golfe, 3 500 € en Europe, jusqu’à 6 000 $ aux États-Unis)
- Conditions de travail dures : surcharge, heures supplémentaires obligatoires mal rémunérées (environ 2,4 à 3,1 $/h), ainsi que pression idéologique et vestimentaire.
- Perspectives professionnelles limitées : manque d’opportunités pour évoluer et reconnaissance professionnelle faible
- Insécurité de l’emploi et absence de meilleures garanties comparées aux pays d’accueil
Statistiques clés :
- Environ 150–200 infirmières émigrent chaque mois
- En 2023–2024, le chiffre est même monté à 250–300/mois
- Plus de 3 000 infirmières diplômées cherchent à partir chaque année sur les 12 000 diplômés
- Résultat : un déficit estimé à 70 000 infirmières, avec environ 1,800 à 3,000 départs par an
Cette pénurie a des conséquences graves : les hôpitaux fonctionnent avec des effectifs très réduits, entraînant une baisse de qualité et même des décès de patients selon des responsables .
En bref : face à des salaires de misère, des contraintes professionnelles et un manque de perspectives, les infirmières iraniennes émigrent en masse vers des pays comme l’Allemagne, les États-Unis, le Canada, l’Australie ou les États du Golfe. Cette fuite des professionnels menace l’équilibre du système de santé iranien et accentue la crise soignante.