Pauvreté, discrimination de genre et mariages d’enfants au cœur du problème
Décrochage scolaire : En Iran, des milliers d’enfants quittent chaque année le système éducatif – une tendance particulièrement alarmante en ce qui concerne les filles.
Alors que l’éducation est un droit fondamental pour chaque enfant, une combinaison de difficultés économiques, de discrimination de genre et du phénomène persistant des mariages d’enfants continue de priver de nombreuses filles iraniennes de l’accès à la scolarité.
Les statistiques officielles révèlent une augmentation du nombre d’abandons scolaires
Selon les dernières données publiées par le ministère iranien de l’Éducation, le nombre d’enfants non scolarisés pour l’année scolaire 2023-2024 a atteint le chiffre stupéfiant de 928 729, contre 902 188 l’année précédente. Ces chiffres soulignent une crise croissante dans le secteur éducatif du pays, affectant particulièrement les populations marginalisées et vulnérables.
Mariage d’enfants : l’une des principales causes du décrochage scolaire chez les filles
Parmi les causes les plus tragiques du décrochage scolaire figure le mariage précoce ou forcé, une pratique qui perdure en raison des difficultés économiques généralisées et de la pauvreté endémique. Ces mariages forcent les filles à quitter brutalement l’école pour être projetées dans des rôles précoces d’épouses et de mères. Une fois mariées, rares sont celles qui ont la possibilité – ou l’autorisation – de retourner en classe.
Injustice éducative : les universités publiques de plus en plus dominées par les familles aisées
Ces dernières années, la domination des familles riches sur les places dans les universités publiques est devenue un indicateur clair de l’effondrement de l’équité dans l’éducation en Iran.
Un exemple frappant est celui de l’étudiant classé premier au concours national d’entrée à l’université cette année, dont le seul matériel de préparation aurait coûté plus de 300 millions de tomans – une somme inconcevable pour la plupart des élèves issus de régions défavorisées.
Le type d’école fréquentée joue également un rôle crucial dans l’accès à l’enseignement supérieur. Les données montrent que les élèves issus des écoles publiques ordinaires sont de plus en plus rares parmi les premiers au classement des concours universitaires, tandis que ceux issus des écoles pour élèves doués, semi-publiques, privées ou d’élite continuent d’occuper la majorité des places dans les établissements les plus prestigieux.
Ce fossé grandissant a rendu la compétition fondamentalement inéquitable, entraînant l’échec systémique d’une large part des élèves.
Contrairement à de nombreux systèmes éducatifs avancés à travers le monde, la structure scolaire fragmentée et à plusieurs niveaux de l’Iran a éliminé l’égalité des chances, renforcé les divisions culturelles et sociales, et intensifié les inégalités de classe à travers l’institutionnalisation de la ségrégation éducative.