Depuis jeudi soir, la famille de Hamid Hossein-Nejad Heydaranlou, un kulbar (porteur frontalier) kurde condamné à mort, mène une protestation contre la peine de mort devant la prison centrale d’Ourmia. Elle appelle à l’arrêt immédiat de son exécution et réclame justice pour leur fils.
Les femmes de la famille — en particulier l’épouse et la mère de Hamid — jouent un rôle central dans cette mobilisation. Malgré les nuits froides, les intimidations et l’incertitude, elles refusent de quitter les portes de la prison. Leur détermination met en lumière le nombre croissant de prisonniers politiques condamnés à mort en Iran, ainsi que l’urgence de garantir la justice et le respect des procédures légales.
Cette protestation contre la peine de mort devant la prison centrale d’Ourmia attire l’attention sur le cas de Hamid Hossein-Nejad Heydaranlou
Le vendredi 18 avril au matin, les autorités pénitentiaires ont informé la famille que l’exécution de Hamid, prévue pour la veille, avait été suspendue temporairement sur ordre du procureur d’Ourmia. Néanmoins, la famille reste sur place, affirmant qu’elle poursuivra son sit-in tant qu’elle n’aura pas obtenu une communication directe et régulière — voire une visite en personne — avec Hamid. Elle souligne qu’aucune confirmation écrite de cette suspension ne leur a été fournie, et que les simples assurances orales des autorités ne suffisent pas à apaiser leurs craintes.
Qui est Hamid Hossein-Nejad Heydaranlou ?
Hamid Hossein-Nejad Heydaranlou était un koulbar, ou porteur de charge transfrontalier — un travail souvent confié à des Kurdes précaires qui traversent les dangereuses montagnes à la frontière occidentale de l’Iran.
Âgé de 39 ans et père de trois enfants, originaire du comté de Tchaldoran, Hamid a été arrêté en avril 2023 près de la frontière irano-turque. Bien qu’un ordre de libération sous caution ait été émis, il a été transféré dans un centre du ministère du Renseignement à Ourmia. Il y aurait subi près d’un an de tortures physiques et psychologiques sévères. Peu lettré, il aurait été contraint, sous la menace, de signer de fausses confessions l’associant au PKK — des accusations que sa famille rejette catégoriquement.
En juillet 2024, le tribunal révolutionnaire d’Ourmia l’a condamné à mort pour « rébellion armée », au terme d’un procès expéditif fondé uniquement sur les prétendues « connaissances personnelles » du juge. Sa demande d’appel a été rejetée par la Cour suprême d’Iran. Hamid est toujours détenu à la prison centrale d’Ourmia, où les contacts avec sa famille sont extrêmement restreints.

Une dernière visite dans des conditions inhumaines
Le jeudi 17 avril, la famille a été autorisée à effectuer ce que les autorités ont qualifié de « dernière visite ». Elle rapporte des conditions inhumaines et humiliantes : Hamid était enchaîné, menotté et entouré de gardes armés. Lors de cette brève rencontre, il aurait élevé la voix pour clamer son innocence.
La veille, le 16 avril, Hamid avait été transféré de l’unité des prisonniers politiques vers une zone de quarantaine — un transfert souvent interprété comme le prélude à une exécution imminente. Son avocat a été informé que l’exécution était programmée pour le 18 avril.

La famille d’un prisonnier politique exige l’annulation de la peine de mort
Jusqu’à présent, Hamid n’a pu passer qu’un seul appel téléphonique de 50 secondes avec sa fille et son frère. La famille insiste sur le fait que ce bref échange n’a en rien dissipé leurs angoisses. L’épouse et les proches de Hamid Hossein-Nejad Heydaranlou refusent d’abandonner la protestation contre la peine de mort tant qu’ils n’auront pas eu une rencontre en face-à-face avec lui ou reçu une preuve officielle, écrite et incontestable, de la suspension de son exécution.