Le 15 avril 2025, Marziyeh Esmaeili, une femme de 39 ans et mère d’une petite fille, a été exécutée à la prison centrale de Qazvin sur la base d’accusations liées à la drogue.
Elle avait été condamnée pour avoir transporté 600 grammes de stupéfiants – un acte désespéré commis en échange de seulement 10 millions de tomans (environ 150 dollars au taux officieux actuel).
Marziyeh Esmaeili vivait dans une extrême pauvreté et, sans soutien financier ou social, avait accepté de transporter la drogue par extrême nécessité. Après son arrestation, elle s’est vu refuser l’accès à une représentation juridique, car elle n’avait personne pour la défendre et n’avait pas les moyens de s’offrir les services d’un avocat. Elle a finalement été condamnée à mort et exécutée à l’âge de 39 ans.
Sans famille pour la réclamer, son corps a été remis le lendemain, 16 avril, à sa fille adoptive, Soda – la seule personne qui lui restait. Les détails concernant son enterrement et l’emplacement de sa tombe restent inconnus.
Cette exécution attire une fois de plus l’attention sur la situation injuste et vulnérable des femmes en Iran – des femmes qui, en raison de la pauvreté, de l’inégalité structurelle, de la corruption systématique et de l’absence de protection juridique, sont poussées sur un chemin qui peut finalement les mener à la potence.
Avec l’exécution de Marziyeh Esmaeili, le nombre de femmes exécutées en Iran en 2025 est passé à douze.
L’Iran : Le premier pays exécuteur de femmes au monde
L’Iran détient le triste record du plus grand nombre de femmes exécutées dans le monde. Selon les données compilées par la Commission des femmes du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), au moins 275 femmes ont été exécutées en Iran depuis 2007.
Bon nombre des femmes exécutées par le régime iranien sont elles-mêmes victimes de violences domestiques et de lois familiales discriminatoires. Un grand nombre d’entre elles ont agi en état de légitime défense.
Le nombre de femmes exécutées en Iran a connu une forte augmentation en 2024. Au moins 34 femmes ont été pendues l’année dernière, dont 23 après l’arrivée au pouvoir de Massoud Pezeshkian. Au total, le régime a exécuté au moins 1 000 prisonniers en 2024.
Au cours de l’année civile iranienne 1403, au moins 38 femmes ont été exécutées en Iran, ce qui représente une augmentation inquiétante de 90 % par rapport à l’année précédente.
Comparaison statistique des exécutions de femmes en Iran
Entre 2013 et 2020, au moins 120 femmes ont été exécutées en Iran, soit une moyenne de 15 exécutions par an. En revanche, l’exécution de 34 femmes en 2024 représente plus du double, ce qui indique une tendance alarmante.
Depuis l’arrivée au pouvoir d’Ebrahim Raïssi en 2021, le nombre d’exécutions, y compris celles de femmes, n’a cessé d’augmenter. Cette trajectoire ascendante s’est accélérée après la mort de Raïssi, le 19 mai 2023, et l’arrivée au pouvoir de Pezeshkian en août 2023.
Depuis la mort de Raïssi, 3,3 femmes ont été exécutées en moyenne par mois. Pezeshkian a ouvertement défendu la politique d’exécution du régime le 9 octobre 2024. En comparaison, pendant les 34 mois du mandat de Raïssi, 63 femmes ont été exécutées, soit une moyenne de 1,85 exécution par mois.
Ces chiffres confirment que, quel que soit le président, le régime iranien continue de bafouer les droits de son peuple, en particulier ceux des femmes.