Le mardi 18 mars 2025, à la veille du Nouvel An persan, des familles de prisonniers politiques condamnés à mort, ainsi que des militants syndicaux et civils, ont organisé des manifestations simultanées à deux endroits : devant la prison de Lakan à Rasht et dans la ville de Sonqor, dans la province de Kermanchah, à l’ouest de l’Iran.
Ces manifestations coïncidaient avec la 60e semaine de la campagne « Non aux mardis de l’exécution » et visaient à s’opposer à l’exécution imminente de plusieurs prisonniers politiques.
À Rasht, les manifestants se sont rassemblés devant la prison de Lakan, où ils ont installé une table Haft-Sin – symbole traditionnel du Nouvel An persan – et brandi des photos de Sharifeh Mohammadi et de Manouchehr Fallah, deux prisonniers politiques dont l’exécution est imminente. Ils ont également brandi des images d’autres prisonniers politiques condamnés à mort, notamment Abbas Deris, Vahid Bani Amerian, Babak Alipour, Behrouz Ehsani, Mohammad Taghavi, Abolhassan Montazer, Pouya Ghobadi, Shahrokh Daneshvarkar, Pakhshan Azizi et Varisha Moradi, exigeant l’arrêt immédiat de leurs condamnations à la peine capitale.

Au même moment, à Sonqor, des familles de prisonniers politiques se sont également jointes à la campagne en se rassemblant au parc Sarab. Les proches de Vahid Bani Amerian et de Pouya Ghobadi, tous deux condamnés à mort, ont brandi leurs photos à côté de pancartes portant le slogan « Non aux exécutions », appelant à la révocation de ces condamnations.
Ces manifestations ont eu lieu dans un contexte d’inquiétude croissante quant à la répression sévère exercée par le système judiciaire iranien à l’encontre des dissidents politiques. En décembre 2024, la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné six prisonniers politiques – dont Vahid Bani Amerian, Pouya Ghobadi, Shahrokh Daneshvarkar, Abolhassan Montazer, Babak Alipour et Mohammad Taghavi – à l’exécution, à l’emprisonnement et à l’exil.
Le 23 janvier 2025, Amnesty International a averti que ces prisonniers couraient un risque imminent d’exécution après avoir été reconnus coupables de « rébellion par l’appartenance à des groupes d’opposition ».
Les défenseurs des droits de l’homme ont condamné à plusieurs reprises l’utilisation de la peine de mort par le système judiciaire iranien comme outil de répression politique. Ces manifestations sont une nouvelle preuve de l’opposition généralisée à la campagne d’exécutions de prisonniers politiques menée par le gouvernement iranien.