Ibrahim Raïssi, l’actuel chef du pouvoir judiciaire et disciple servile de Khomeiny, est le seul prétendant sérieux parmi les 592 candidats enregistrés et qualifiés pour se présenter à la farce électorale présidentielle par le Conseil des gardiens.
Les Iraniens connaissent Raïssi comme le “bourreau du massacre de 1988” et un “meurtrier de masse”. En tant que candidat favori du guide suprême Ali Khamenei pour la présidentielle de 2021, il s’est heurté à une solide et large opposition, notamment chez les femmes et les jeunes.
Il est l’un des principaux responsables du massacre de plus de 30 000 prisonniers politiques en 1988. De plus, il n’a aucune qualification scolaire ou religieuse, même au sein de la théocratie meurtrière. En bref, Raïssi a gagné ses lettres de noblesse au sein du régime comme tueur au cœur de pierre qui a gravi les échelons parmi les voyous ignares, avec un bilan avéré de 40 ans d’exécution et de répression.
Ali Khamenei a nommé Ibrahim Raïssi à la tête du pouvoir judiciaire du régime iranien le 26 février 2019. Sous son mandat, les femmes et les filles en Iran ont connu des cas spécifiques de violations de leurs droits fondamentaux, davantage de restrictions de leurs activités sociales, ainsi que des arrestations, des emprisonnements et des actes de torture.
Cet article résume les documents, les nouvelles et d’autres données publiées dans la presse et les médias et rassemblés par la commission des Femmes du CNRI. Nous espérons qu’il donnera une image du candidat favori de Khamenei pour consolider son régime de terreur et de répression.
Le rôle de Raïssi dans la répression et le féminicide
Au cours des quatre dernières décennies en Iran, Raïssi a joué un rôle central dans la répression, la torture et l’assassinat des opposants, en particulier des femmes, des jeunes intellectuels et des combattants de la liberté.
Raïssi a notamment été interrogateur au tribunal de Masjed-Soleiman, procureur à Karaj, procureur de Hamedan, procureur général adjoint de Téhéran et membre de la “Commission de la mort” lors du massacre de 30 000 prisonniers politiques de l’été 1988.
Après ce massacre, Raïssi a occupé les fonctions de procureur de la révolution de Téhéran, de chef de l’inspection nationale, de premier adjoint du pouvoir judiciaire, de procureur spécial pour le clergé, de président du conseil de surveillance de la télévision d’État, de procureur général, de gardien de la fondation Astan Qods Razavi, un cartel multimilliardaire, et de chef du pouvoir judiciaire.
Raïssi a participé à la répression et à la tuerie de plus de 1500 manifestants, dont 400 femmes, en novembre 2019. En outre, il est responsable de l’emprisonnement, de la torture et de la répression de 12.000 manifestants durant ce soulèvement de novembre. Il a prononcé une multitude de peines de prison et ordonné des exécutions sous la torture après des aveux forcés. Les États-Unis l’ont inscrit sur la liste des sanctions du pays pour ses violations flagrantes des droits de l’homme en novembre 2019.
Condamnation à mort et au fouet de femmes et de jeunes filles iraniennes
Condamnations à mort et flagellations de femmes et de jeunes filles iraniennes sous l’autorité de Raïssi à la tête du pouvoir judiciaire :
Exécution d’au moins 30 femmes.
Au moins 24 femmes ont été condamnées à un total de 1 620 coups de fouet. Ces femmes appartenaient à un large éventail social : des syndicalistes ouvrières et étudiantes aux sportives, journalistes, avocates et manifestantes.
Salbi Marandi, 80 ans, a reçu 70 coups de fouet à l’Office d’application des peines de Khoy pour s’être renseignée sur le statut de son fils emprisonné. Après avoir reçu des coups de fouet qui l’ont laissée paralysée, elle a été transférée à la prison de Khoy pour y purger une peine de huit mois.
Dans un autre cas d’extrême brutalité, une détenue de la prison de Lakan, à Racht, a été fouettée 100 fois avant d’être libérée. Elle avait auparavant passé 15 ans en prison.
Torture et aveux forcés en détention
Sous le mandat de Raïssi à la tête du pouvoir judiciaire, quelques informations choquantes ont fait surface malgré l’atmosphère de censure et de répression, indiquant d’énormes souffrances dans les prisons redoutables et les salles de torture. Selon ces rapports :
Au moins 36 femmes détenues ont été torturées et harcelées.
Au moins six femmes, dont des militantes de l’environnement, de la société civile et de la culture, ainsi que des détenues du soulèvement de novembre 2019, ont subi des pressions pour obtenir des aveux forcés.
Un exemple d’aveux forces :
Elaheh Darvishi, 19 ans, était enceinte au moment de son arrestation. Elle a été arrêtée en raison des activités politiques de son mari et a accouché en prison. Avant la naissance de l’enfant, les responsables pénitentiaires l’ont menacée en lui disant que si elle n’écrivait pas ce qu’ils voulaient, ils la tueraient ainsi que l’enfant qu’elle portait.
Exemples de torture :
Lamya Hemadi a été soumise à de graves tortures pendant sa détention. Les agents l’ont d’abord brûlée à l’aide d’aiguillons électriques. Puis, après de longues tortures, elle a été transférée dans les services de renseignement de Téhéran, où elle a enduré six mois de torture et d’interrogatoire avant d’être transférée à la prison de Sepidar, à Ahwaz.
Sakineh Segor, 35 ans, était enceinte. Elle a été emmenée à l’hôpital pour accoucher après une longue période de torture. Son corps était couvert de sang, elle était menottée et ses chevilles entravées.
Arrestation et détention de manifestantes
Sous le mandat de Raïssi à la tête du pouvoir judiciaire, des milliers de militantes ont été arrêtées lors de manifestations de rue, détenues et soumises à toutes formes de pression. Les proches des martyres et des prisonnières après ces manifestations n’ont pas été épargnés par ces pressions.
Les familles d’au moins trois martyrs du soulèvement de novembre 2019 (Shabnam Dayani, Azadeh Zarbi et Farzad Ansarifar) ont reçu es avertissements pour garder le silence face à l’assassinat de leurs proches. Elles ont aussi reçu l’ordre de dire que la cause de la mort de leurs proches était un accident ou une catastrophe naturelle.
Fatemeh Davand, l’une des manifestantes arrêtées à Boukan en novembre 2019, a été transférée à la prison centrale d’Oroumieh. Le tribunal municipal de Boukan l’a condamnée à cinq ans et cinq mois de prison, ainsi qu’à 30 coups de fouet. Fatemeh Davand, 42 ans, est mère de trois enfants.
Dans un autre exemple, des agents de renseignements d’Ahwaz ont arrêté Mme Badrieh Hamidavi le 16 mai 2021. Mme Hamidavi est la mère d’un jeune homme, Ali Tamimi, tué par les forces de sécurité en novembre 2019.
Les proches des victimes de l’avion de ligne ukrainien détruit en plein vol par les pasdarans sont également soumis à des pressions depuis que le régime des mollahs a abattu l’appareil en janvier 2020. Selon Human Rights Watch, plusieurs familles ont déclaré que des agents, souvent en civil, se sont imposées dans les services commémoratifs publics et privés de leurs proches. Les familles ont également déclaré que les autorités ne leur ont pas permis de voir les corps de leurs proches.
“Je ne sais toujours pas si j’ai vraiment enterré mon fils”, a déclaré une mère de victimes.
La détention durant l’épidémie de coronavirus
Sous le mandat de Raïssi à la tête du pouvoir judiciaire, les prisonniers se sont vus refuser des autorisations de sortie pendant l’épidémie de coronavirus. Ils ont ainsi été soumis à un massacre silencieux :
Au moins 76 prisonnières ont contracté le Covid-19 sans recevoir les soins nécessaires.
La situation des femmes détenues serait critique dans au moins cinq prisons du pays, Qarchak de Varamine, Sepidar d’Ahvaz, la prison de Tabriz, la prison centrale d’Oroumieh et la prison de Zandjan.
Dans la seule prison Sepidar d’Ahwaz, plus de 50 femmes ont été infectées par le coronavirus.
À la suite du décès de Fatemeh Alizadeh à la prison d’Oroumieh, au moins 200 femmes détenues ont entamé une grève de la faim.
Témoignage d’une femme détenue torturée
Farideh Goudarzi est un témoin. Elle a été torturée sous la supervision directe d’Ebrahim Raïssi.
Elle décrit la scène comme suit :
” En 1983, j’ai été arrêtée dans la ville de Hamedan pour avoir soutenu l’OMPI. J’étais enceinte de 9 mois, à une semaine de l’accouchement. Dans cet état, j’ai été emmenée dans une chambre de torture et torturée avec un câble. L’une des personnes présentes sur les lieux était Ebrahim Raïssi. Je ne le connaissais pas à l’époque, mais mes compagnes de cellule m’ont dit qu’il était le procureur de Hamedan.”
En 1983, Raïssi n’avait pas plus de 21 ans. Il n’était pas particulièrement instruit et certainement pas très instruit en termes de théologie. Pourtant, il était le procureur de Karadj et de Hamedan. De nombreux prisonniers politiques, pour la plupart des sympathisants de l’OMPI, ont été condamnés à mort sur des ordres signés par Ebrahim Raïssi.
Le mari de Farideh Goudarzi a été pendu à l’époque dans la cour de la prison de Hamedan. Sa sœur cadette, Fariba, et son frère, Parviz, ont été exécutés lors du massacre de 1988 après que les commissions de la mort, dont Ebrahim Raïssi était membre, eurent émis leurs décrets de mort. Ils ont été enterrés dans des fosses communes sans que leur famille soit informée de leur exécution parmi 30 000 prisonniers politiques.
Destruction de fosses communes
Au cours des deux dernières années, alors qu’Ebrahim Raïssi dirigeait le pouvoir judiciaire des mollahs, de nombreuses fosses communes, y compris celles du cimetière de Khavaran à Téhéran, ont été détruites, dans un effort des responsables du régime pour éliminer toute trace de ce grand crime contre l’humanité de l’été 1988.
Ces crimes contre l’humanité se poursuivent à ce jour. Leurs auteurs, dont Khamenei et Raïssi, se sont maintenus au pouvoir en toute impunité.
Mais le peuple iranien a dit non à la farce électorale du régime et exige que justice soit rendue que les criminels qui ont massacré les meilleurs enfants d’Iran soient jugés, notamment pour le massacre 1988 et la tuerie de 2019.