suicide de femmes- La Journée mondiale de la prévention du suicide (JMPS) est une journée de sensibilisation, célébrée tous les ans le 10 septembre, afin de susciter un engagement et des actions mondiales pour prévenir les suicides.
Sous le régime des mollahs en Iran, le nombre de suicides a augmenté, et l’Iran est devenu premier avec le record au Moyen-Orient en terme de suicide chez les femmes.
Non seulement, les autorités n’ont pris aucune mesure pour prévenir les suicides chez les femmes, mais les politiques et lois misogynes du régime ont été encore plus loin, en accentuant ce fléau social.
La pression croissante et les restrictions imposées aux femmes iraniennes ainsi que les divers obstacles à leur accès à un emploi et à leurs activités sociales, les lois sur le mariage et la pauvreté généralisée sont parmi les principales causes de la dépression et du désespoir chez les femmes en Iran, entraînant un taux croissant de suicides.
Les Iraniennes ne bénéficient d’aucun soutien face à la misogynie institutionnalisée dans les lois et les politiques. Au lieu de supprimer les obstacles structurels et discriminatoires et d’offrir aux femmes l’égalité des chances sur le plan économique, le régime iranien renforce ses lois et règlements qui les discriminent et les marginalisent.
Les lois du régime iranien considèrent les femmes comme des esclaves à la disposition des hommes. C’est pourquoi elles finissent par se suicider pour éviter de nouvelles pressions dans les conflits familiaux.
Selon un pathologiste social, le taux de suicide chez les femmes en Iran a augmenté de 66% en cinq ans, écrivait le site Khabar.online, le 3 novembre 2017.
Mohammad Mehdi Tondgouyan, responsable des affaires de la jeunesse au ministère de la Jeunesse et des Sports, a révélé pour la première fois les chiffres du suicide en Iran le 19 août 2018. Il a déclaré que 4 992 personnes s’étaient suicidées en Iran de mars 2017 à mars 2018, a ajouté que « les deux tiers des suicidés sont des femmes et un tiers des hommes. »
Mr. Tondgouyan a ajouté que la province du Grand Téhéran avait le taux de suicide le plus élevé du pays. Il a dit qu’en moyenne, la plupart des suicides se produisent dans la tranche d’âge des 25-34 ans, et des 35 ans et plus, mais que les suicides de moins de 17 ans se produisent depuis plusieurs années. « Selon les derniers chiffres, 212 jeunes de moins de 17 ans se seraient suicidés », signalait l’agence ILNA le 19 août 2018.
Notant que le taux de suicide international moyen est de 8 pour 100 000 habitants, Saïd Madani, chercheur en sciences sociales et criminologue, déclarait à l’agence Irna le 21 janvier 2017 que « dans certaines villes iraniennes, la moyenne est beaucoup plus élevée. Par exemple, à Masjed-Soleiman, le taux de suicide moyen est de 27,2% et à Kermanchah de 26,2%. »
À de nombreuses reprises, des responsables et des experts du régime ont reconnu que les suicides n’étaient pas signalés ni annoncés en Iran et que les chiffres annoncés par le bureau de la médecine légale et d’autres agences gouvernementales devaient être considérés comme un minimum.
La pauvreté, une cause majeure du suicide
Le nombre de femmes et de filles qui se sont suicidées en raison de la pauvreté a augmenté l’an dernier. On peut s’arrêter sur quelques exemples illustrant la situation :
Le grand nombre de jeunes mères et de femmes enceintes parmi les victimes est un nouveau phénomène dû à l’immense pression qui écrase les familles pauvres et à faible revenu en Iran.
Les inondations éclairs dévastatrices du printemps dernier, qui ont frappé de nombreuses provinces iraniennes, n’ont fait qu’ajouter à l’ampleur des problèmes des familles démunies.
Une mère et sa fille de 11 ans ont mis fin à leur vie en avalant des pilules de phosphure d’aluminium le vendredi 2 août 2019 à Neyriz, dans la province de Fars. Le lendemain, le père de la famille s’est également tué dans un accident délibéré avec un camion semi-remorque.
Cinq jours plus tôt, les médias officiels iraniens avaient annoncé un autre suicide familial à Yazd. Quatre membres d’une famille s’étaient suicidés le 28 juillet 2019. La mère avait mis fin à ses jours avec une forte dose d’injections d’insuline. Ses trois enfants se sont également suicidés en avalant des comprimés de phosphure d’aluminium, après avoir appelé les urgences, et deux sont décédés. (Site Fararu – 28 juillet 2019)
À Oroumieh, une jeune mère qui ne pouvait plus acheter de viande pour ses deux enfants au bout de plusieurs mois, s’est pendue devant eux à la mi-mars.
Une travailleuse de la municipalité d’Arak a tenté de s’immoler pour protester contre les importantes déductions sur les salaires des employés. Ses collègues l’en ont empêchée, mais elle a été licenciée, indique l’agence ROKNA le 19 juillet 2019.
Ellaheh Amiri, la mère d’un enfant de deux ans, s’est pendue le 2 août 2019 dans un village proche de Saqqez.
Une mère de 34 ans a pris dans ses bras son fils de 6 ans avant de se jeter du quatrième étage d’un immeuble du quartier de Mehrabad à Téhéran, mettant fin à leurs vies, a rapporté l’agence ROKNA le 22 mai 2019.
À Ilam, Mina Shahidi, âgée de 38 ans et mère de trois enfants, s’est tuée le 16 mars, à cause de la pression insupportable due à la pauvreté.
Parisa Nazari, 25 ans, mère de deux enfants, s’est suicidée le 1er mars à Sarpol-e Zahab.
Leila Ramezani, 24 ans, mère d’un enfant d’un an et enceinte, s’est suicidée le 3 mars à Salass-e Babajani.
Le 20 février, Pershang Karimi, 22 ans et enceinte, s’est pendue à Sarpol-e Zahab.
Sarpol-e Zahab et Salass-e Babajani faisaient partie des villes dévastées par le séisme de novembre 2017, où des sinistrés sont toujours sans abri et vivent dans un grand dénuement.
Fereshteh Kahrarian, âgée de 30 ans et enceinte de 6 mois, s’est aspergée de kérosène avec son mari et son petit enfant avant de s’immoler par le feu le 6 mars en raison de la pauvreté. Elle est ensuite décédée à l’hôpital des suites de graves brûlures.
Zahra Rahmati s’est suicidée avec ses deux jeunes fils de 3 et 6 ans à cause de l’extrême pauvreté qui sévit dans son village proche de Kermanchah, le 10 février.
Une jeune femme, Noushine Manavi, qui s’était immolée le 20 mars 2019, a perdu la vie deux semaines plus tard, le 4 avril 2019, en raison de l’étendue et de la profondeur de ses brûlures. Elle etait mère d’un jeune enfant.
À l’heure actuelle, plus de 80% de la population iranienne vit sous le seuil de pauvreté et la classe moyenne a totalement déclinée. Le pourcentage de personnes vivant sous le seuil de pauvreté absolue est passé de 12% en 2017 à 50% – le seuil de pauvreté s’élevant à 6,5 millions de tomans.
Cette extrême pauvreté s’aggrave, alors même que l’Iran repose sur un “océan de pétrole”, qu’il détient les deuxièmes réserves de gaz naturel au monde et dispose de nombreuses ressources naturelles.
Les mariages forcés
Le mariage forcé est une autre raison principale d’incitation au suicide, en l’absence de toute forme d’assistance juridique pour les jeunes femmes. Selon les lois du régime des mollahs, l’âge légal du mariage pour les filles est de 13 ans. Néanmoins, les pères sont autorisés à marier leurs filles à un âge plus jeune, après avoir obtenu l’aval d’un juge.
Ziba, une jeune femme de 16 ans, s’est immolée par le feu pour échapper à l’insistance de sa belle-mère de lui faire épouser un vieil homme. Le 26 août 2019, le quotidien Khorassan rapportait que Ziba avait de nombreuses parties du visage et du corps brûlées.
Le 5 juin 2019, à Baneh (ouest de l’Iran), Souma Khedri, 19 ans, a mis fin à ses jours parce qu’elle avait été contrainte à un mariage contre son gré.
Le 31 mai 2019, Sara Esmaili, âgée de 17 ans, forcée d’épouser un membre de sa famille à Piranchahr, a mis fin à ses jours.
Delina Rahmani, 18 ans, a mis fin à ses jours après avoir été battue par son père et l’homme qu’elle était forcée d’épouser. Elle s’est suicidée le 21 avril 2019.
Dans une autre nouvelle choquante de la ville de Dehloran, une femme mariée du nom de Mandana Hosseini, qui avait quatre fils, s’est immolée pour protester contre le fait que son mari prenait une seconde épouse. Elle est décédée après quatre jours d’agonie dans un centre médical à Ilam le 19 août 2019, en raison de l’étendue de ses brûlures.
Selon les lois oppressives sur le mariage, imposées par le régime des mollahs, les hommes peuvent avoir quatre épouses. En même temps, ces lois les autorisent à divorcer de leurs épouses sans même les en informer.
Double pression et restrictions dans la famille.
Selon Sharifi Yazdi, un expert du régime, « la dépression est deux fois plus importante chez les filles que chez les garçons, mais des études montrent que le nombre de filles dépressives en Iran est quatre fois plus élevé. Comparées aux garçons, les filles subissent une pression psychologique plus forte. De plus, leur participation, leurs relations et leur coopération au sein de la société sont inférieures à celles des garçons. » (Salamatnews.com, 15 avril 2018)
De telles pressions, tant dans la société que dans les relations familiales, entraînent un plus grand nombre de suicides chez les femmes et les filles. Voici quelques exemples:
Une fille de 16 ans du village Delavan près de Piranshahr, une autre de 16 ans à Khoy, une autre encore de 18 ans à Saqqez, ainsi qu’une fille de 15 ans à Piranshahr se sont suicidées pour des raisons de problèmes et de conflits d’ordre familiaux respectivement les 29, 27 et 24 août.
Quatre femmes âgées de 21 à 29 ans ont perdu la vie en raison de problèmes familiaux en consommant des pilules de phosphure d’aluminium. Les suicides ont eu lieu du 11 au 14 juin dans les villes d’Oroumieh, Abdanan, Ilam et Paveh.
Golpari Amiri et Kimia Sheikhani, 19 ans, se sont pendues le 31 mai et le 15 juin 2019, respectivement, après s’être disputées avec leur mari.
Shadi Rashidi, 27 ans, s’est suicidée le 4 mai 2019 à Sardasht et Esrine Zamani, 28 ans, a mis fin à ses jours avec son enfant à Sanandaj le 5 mai 2019, en raison de problèmes familiaux.
Hedyeh Mohammadi, 16 ans, s’est pendue à Sonqor le 2 mai 2019 en raison de querelles de famille.
Afsaneh Darya’i, une autre fille de 16 ans, s’est pendue dans un village proche de Miandoab, en raison de conflits familiaux.
Le 1er mai 2019, à Marivan, Zohreh Kohnepoushi s’est aspergée de kérosène et s’est immolée par le feu.
Parivash Ghanbari, 30 ans, a pris du poison et a mis fin à ses jours à Qasr-e-Shirine le 27 avril 2019 en raison de conflits familiaux.
Le 24 novembre 2018, Fatemeh Ghaderi s’est immolé par le feu à Marivan et a perdu la vie à cause de conflits familiaux.
Le 26 novembre 2018, Maryam Jangali, 37 ans, a sauté du quatrième étage et est décédée en raison de disputes avec son mari.
Le 21 octobre 2018, une étudiante en français à l’université de Téhéran a sauté d’un étage d’un parking et a perdu la vie.
Le même jour à Téhéran, une fille de 13 ans s’est pendue à la maison après le départ de sa famille.
Les suicides directement liés aux lois discriminatoires
Dans le dernier exemple de suicides de femmes en Iran, l’agence ROKNA a rapporté qu’une jeune femme s’était immolée par le feu devant un tribunal le 2 septembre 2019.
La femme de 29 ans a été identifiée comme étant Sahar par certains organes de presse.
Elle avait été arrêtée en mars pour avoir tenté d’entrer dans le stade Azadi pour regarder un match de football. Un responsable de la justice a déclaré qu’elle était accusée « d’atteinte à l’ordre public en violant le code vestimentaire des femmes » et « d’outrage à agent de la force publique ».
Cette affaire est l’une des dernières conséquences des restrictions inutiles et illégales imposées aux femmes en Iran et montrent clairement l’impact des politiques misogynes sur le taux croissant de suicides des femmes.