Dominique Attias, avocate française spécialisée en droits humains, rend hommage à la Résistance des femmes iraniennes : « Dites non aux exécutions en Iran »
Le 11 avril, lors d’une conférence organisée à la mairie du 5ᵉ arrondissement de Paris, en présence de maires français, d’élus et de personnalités éminentes, Florence Berthout, maire du 5ᵉ arrondissement, a annoncé une déclaration signée par plus de 1 000 maires français. Cette déclaration soutient l’appel de Madame Maryam Radjavi pour mettre fin aux exécutions en Iran et affirme son engagement ferme pour l’abolition de la peine de mort.
Lors de cette cérémonie émouvante à Paris, Dominique Attias, ancienne vice-présidente du barreau de Paris et présidente du Conseil des barreaux européens, qui venait de recevoir la Légion d’honneur, a prononcé un discours passionné en soutien aux femmes iraniennes et à la Résistance contre le régime clérical.
Discours de Dominique Attias ;
Madame la Maire, merci pour votre accueil et votre engagement en faveur de nos valeurs fondamentales qui régissent tout état démocratique.
Madame la Présidente du comité des Maires, dites-leur, dites-leur à tous ces maires, chapeau, chapeau mesdames et messieurs les maires, pour votre appel, pour dire non aux exécutions en Iran.
Une preuve supplémentaire du choix éclairé des françaises et des français qui font des maires, leurs femmes et hommes politiques préférés.
Vous qui êtes en prise tous les jours avec les réalités de terrain, vous ne vous laissez pas leurrer par les manœuvres politiciennes du régime sanguinaire des mollahs qui tentent de présenter l’opposition iranienne comme des terroristes.

La France doit s’honorer d’avoir sur son territoire la Résistance iranienne à ce régime de fanatiques.
Nous sommes et vous l’avez dit, nous sommes ici à l’ombre du Panthéon qui va accueillir la dépouille de celui qui a fait abolir en 1981 la peine de mort en France. Mon confrère, le Ministre Robert Badinter. Jusqu’à sa mort, il s’est battu pour l’élimination de la peine de mort dans le monde.
À l’assemblée Nationale, le 17 septembre 1981, il indiquait et je le cite : « Cette justice d’élimination, cette justice d’angoisse et de mort, décider avec sa marge de hasard, nous la refusons. Nous la refusons, parce qu’elle est pour nous, l’anti-justice, parce qu’elle est la passion et la peur triomphant de la raison et de l’humanité. »
La peur, l’inhumanité et l’injustice sont le quotidien subit par le peuple iranien. Par les femmes d’abord, mais en réalité, par toutes celles et ceux soumis à l’arbitraire de ce régime théocratique et sanguinaire.
Comme le rappelle Madame Mariam Rajavi Présidente élue du Conseil de la Résistance iranienne et engagée depuis le début au sein de l’Organisation des Moudjahidines du Peuple, principal mouvement d’opposition au régime clérical.
Elle vous dit quoi ? Elle vous dit le seul but des mollahs est de terroriser la société pour étouffer les protestations sociales.
Ils ont fait des meurtres, une routine quotidienne en procédant à des pendaisons publiques devant des membres de leur famille et même des enfants.
Ils écrasent leur cœur, leur esprit et leur conscience, les exécutions, la torture, la lapidation, l’amputation des membres et l’énucléation des yeux ont été institutionnalisées et légalisées par le régime clérical.
Il n’y a pas de justice libre dans ce régime, pas d’avocat auprès des futurs condamnés dont le sort est scellé à l’avance, pas de procès équitable donc.

Chaque jour amène son lot de pendus, d’exécutions sommaires. Une horrible continuité de ce qui s’est produit en 1988. Rappelez-vous, 30000, femmes dont de nombreuses enceintes, hommes de tout âge dont son lot d’étudiants ont été arrêtés, tirés de leurs cellules, jugés en 5 minutes et pendues en suivant ;3000 humains assassinés et dont les corps jusqu’à ce jour n’ont pas été rendus aux familles endeuillées. À l’époque, étions-nous sourds et aveugles ? L’information circulait-elle ? Je me pose encore la question.
Je n’ai découvert ce massacre qu’en 2016 grâce à Jean-François Le Garet. Alors maire du 1er arrondissement de Paris qui avait organisé dans sa mairie une exposition extraordinairement bien documentée grâce à l’OMPI.
À partir de ce jour, mon soutien à cette courageuse opposition iranienne est totale et indéfectible.
Un soutien inconditionnel à ces femmes iraniennes qui paient un lourd tribut et sont exécutées également sans pitié, à ces enfants qui ont commis des délits mineurs alors qu’ils avaient moins de 18 ans et qui sont également massacrés sans état d’âme, en infraction avec toutes les lois internationales, comme l’a relevé le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies.
Ce régime sanglant, croit-il affaiblir le peuple iranien ? Que nenni mes amis, rien, ni personne ne fera reculer ces femmes incarcérées. Pour certaines dans le couloir de la mort, quittent tous les mardis, vous l’avez répété, vous l’avez indiqué dans les prisons du pays, font la grève de la faim pour s’opposer à ces exécutions iniques telles que vous le relevez dans votre appel.
Oui, nous sommes face à des crimes contre l’humanité comme le souligne l’Organisation des Nations Unies.
Oui, ces exécutions doivent cesser tel que le réclame le Parlement européen. Vous, maires de France, vous faites notre fierté en vous engageant dans ce combat contre la peine de mort et en proclamant « Non aux exécutions en Iran ».
Soyez-en remercié et vive l’Iran libre, vive les femmes iraniennes, vive le peuple iranien.