CNRI Femmes – Les enseignants iraniens ont organisé des manifestations et des grèves généralisées dans 100 villes du pays le 23 décembre 2021. Les enseignants actifs et retraités font grève pour protester contre l’adoption par le parlement iranien d’un plan de classement formaliste qui ne tient pas compte de leurs revendications.
La libération des enseignants emprisonnés et l’ajustement des pensions des enseignants retraités figurent également parmi les principales revendications des enseignants protestataires.
Les femmes ont largement participé à ces protestations nationales, qui avaient été prévues depuis quelque temps. Les enseignantes iraniennes ont donné une leçon inoubliable au régime clérical en descendant dans la rue.

Au moment où cette nouvelle est publiée, les protestations enseignantes ont été signalées dans 100 villes, dont Kermanchah, Kerman, Ramhormoz, Marivan, Ardebil, Lahijan, Yazd, Qazvine, Ilam, Kardaj, Téhéran, Hamedan, Najafabad, Nochahr, Arak, Chiraz, Ispahan, Machad, Ahwaz, Nichapour, Bouchehr, Tabriz, Javanroud, Racht, Sanandaj, Kazeroun, Firouzabad, Golpayegan, Bandar Abbas, Boroujerd, Khorramabad, Nayriz, Bahmaii, Jahrom, Chirvan, Izeh, Malayer, Babol, Chouch, Gorgan, Abadeh, Borazjan, Qom, Khorramchahr, Darab, Lordegan, Mahchahr, Chareza, Chahrekord, Sarbandar, Andimeshk, Bandar Khomeiny, Pol-e Dokhtar, Lamerd, Sabzevar, Amol, Boukan, Bojnourd, Ferdous, Ashkanan, Nourabad Mamasani, Aligudarz, Gachsaran, Zanjan, Chahinchahr, Kachan, Sari, Dachtestan, Eslamabad-e Gharb, Azna, Torbat-e Heydarieh, Semnan, Behbahan, Bandar-Guenaveh, Delfan, Sardacht, Semirom, Bijar, Bafgh, Qorveh, Chahr-e Babak, Baneh, Mehriz, Divandarreh, Dehgolan, Farachband, Abhar, Eqlid, Oroumieh et Shahroud.
Les forces de sécurité étaient très présentes à Téhéran, Machad et Chiraz pour empêcher la propagation des protestations des enseignants au plan de classement. Le rassemblement à Chiraz était massif.
Les forces de sécurité de Khorramchahr ont tenté de disperser les manifestants. Mais les enseignants ont résisté en scandant “Enseignants, criez pour exiger vos droits”, et ont marché jusqu’au gouvernorat.
Les unités spéciales de sécurité ont attaqué les protestataires au gaz poivré à Chiraz. Les enseignants en colère ont répliqué en se maintenant dans les rues autour du rectorat.
Parmi les slogans de ces rassemblements ont pouvait entendre : “Les enseignants se lèvent pour éliminer la discrimination”, “Libérez les prisonniers politiques”, “Les enseignants préfèrent la mort à l’humiliation” et “L’éducation gratuite est un droit des élèves iraniens.”

Une enseignante tenait une pancarte sur laquelle on pouvait lire : “Je suis enseignante ; je suis venue pour apprendre à mes élèves comment obtenir leurs droits.”
Après plus d’une décennie, le régime clérical n’a pas finalisé et mis en œuvre le plan de classement. Les enseignants iraniens ont dû descendre dans la rue et organiser des manifestations, des rassemblements et des grèves pour protester contre l’adoption par le parlement iranien d’un plan de classement.
En réaction aux protestations continues des enseignants ces derniers mois et dans le but de les réprimer, le parlement du régime a adopté un plan de classement formaliste, qui ne dispose pas d’un budget suffisant pour répondre aux besoins.
Le parlement des mollahs (Majlis) a adopté le plan de classement le 15 décembre, dans le but de faire taire leurs revendications. Les enseignants ont interpelé le régime, qualifiant le projet de loi de trompeur et d’inacceptable. Le gouvernement de Raïssi a prévenu qu’il n’appliquerait pas ce plan défectueux pendant l’année persane en cours, jusqu’au 21 mars 2022.
Selon le projet de loi, 25 milliards de tomans seront alloués à environ 734 000 enseignants à travers l’Iran au cours de la prochaine année persane, à partir de mars 2022. Le plan ne couvre toutefois pas les dizaines de milliers d’éducateurs qui travaillent sur des contrats non officiels, car le ministère de l’éducation refuse de les embaucher bien qu’ils aient réussi leur examen.
En outre, Hossein Arab Assadi, le sous-directeur de l’Organisation de l’emploi, a déclaré : “Il n’y aura pas de financement pour mettre en œuvre la loi dans l’année en cours et le gouvernement n’a pas de crédit pour l’année 1400 [mars 2021-mars 2022]

Un site officiel a écrit : “Les enseignants sont actuellement considérés comme des fonctionnaires. Lorsque les enseignants descendent dans la rue et organisent des protestations, ils sont suivis par d’autres secteurs sociaux, et que se passe-t-il ensuite ? L’inefficacité et la mauvaise gestion des législateurs et des décideurs politiques ont atteint un point tel qu’un secteur culturel de la classe moyenne (les enseignants) descend dans la rue et crie pour obtenir ses droits. Il serait trop simpliste de concevoir les protestations des enseignants comme une demande d’augmentation de salaire.” (Site didarnews.com, 14 décembre 2021)