CNRI Femmes – La plupart des détenues de la prison d’Evine et de la prison pour femmes de Qarchak restent en prison dans des conditions d’hygiène épouvantables après l’arrivée du coronavirus dans les prisons en Iran. Elles ne bénéficient pas de permissions de sortie provisoires.
Quelques prisonnières politiques qui ont reçu des permissions temporaires, ont rapporté que les conditions dans les prisons pour femmes de Qarchak, d’Evine et de Kachoui sont pires qu’avant.
Prison de Qarchak (ou Shahr-e Rey)
Qarchak ou Shahr-e Rey est un ancien bâtiment d’élevage de volailles industriel désaffecté transformé en prison pour femmes. Même avant l’épidémie de coronavirus, les conditions sanitaires y étaient innommables.
Le 26 février 2020, une prisonnière suspectée d’avoir contracté le Covid-19 a été envoyée dans un centre médical hors de la prison. Il y avait d’autres prisonnières soupçonnées d’être contaminées mais elles ont été abandonnées à leur sort et n’ont reçu aucun soin médical, même dans le dispensaire de la prison.
Vers le 20 mars, deux prisonnières infectées par le coronavirus sont mortes en isolement faute de soins médicaux. Les prisonnières ont d’abord été transférées avec huit autres détenues dans un quartier nouvellement créé appelé “Bashgah (ou club)”, où sont détenues les manifestantes arrêtées lors du soulèvement de novembre 2019.
Comme les conditions des deux prisonnières se sont aggravées, elles ont été envoyées dans un hôpital à l’extérieur de la prison, mais ont été refusées et renvoyées en prison.
A ce moment, elles ont été envoyées à l’isolement. L’une des prisonnières souffrait de l’hépatite B. Les corps sans vie de ces prisonnières ont été transférés hors de la prison pour être enterrés.
Elles n’ont même pas de détergent pour se laver les mains. Chaque prisonnière reçoit un paquet de lessive pour un mois, ce qui est très peu.
Certaines prisonnières politiques, dont Golrokh Ebrahimi Iraee, Marjan Davari et Raha Ahmadi, sont toujours détenues dans cette prison, en violation du principe de séparation des catégories de prisonnières, et risquent d’être infectées.
La prison d’Evine
La prison d’Evine est également infectée par le coronavirus. Un certain nombre de gardiens ont été mis en congé maladie en raison de leur infection.
La prisonnière politique Sepideh Farhan, qui souffre d’un ulcère à l’estomac et d’une anémie sévère, est privé d’autorisation de sortie. Sa famille a fait plusieurs fois le trajet de Karadj à Téhéran et a déposé une caution pour obtenir l’autorisation de sortie de leur fille, mais les autorités continuent à rejeter leur demande.
Les prisonnières politiques Rezvaneh Ahmad-Khanbeigui et Nasrine Sotoudeh ont entamé une grève de la faim début mars pour protester contre le refus de permissions de sortie pour les prisonnières politiques en permission.
Les autorités pénitentiaires d’Evine n’ont adopté aucune mesure efficace pour faire face à l’épidémie de coronavirus ou en prévenir la propagation. Il n’y a pas de masque facial, ni de produits d’hygiène comme du gel désinfectant, etc. dans aucun des services de cette prison. Seuls certains quartiers n’ont été désinfectés qu’une seule fois.
Une prisonnière politique qui a récemment été libérée sous caution a déclaré : « Le pouvoir judiciaire a rendu très difficile pour les prisonnières politiques de sortir en permission. Elles doivent déposer le document de propriété d’un bien d’une valeur de plus de 700 millions de tomans, une masse salariale de 7 millions de tomans et une licence commerciale pour obtenir une permission temporaire. »
Les prisonnières politiques étaient déjà privées de services médicaux et sanitaires indispensables et de congés médicaux avant l’épidémie.
La majorité des médecins et spécialistes s’accordent à dire que le coronavirus se propage plus rapidement dans les zones fermées, même si toutes les normes d’hygiène y sont respectées. Ainsi, le nombre de prisonniers qui contractent la maladie est plusieurs fois supérieur. L’Organisation des prisons iraniennes n’a pas adopté de mesures d’hygiène ou de prévention adéquates pour combattre le virus.
Sur la base des statistiques compilées par la Résistance iranienne, au moins 11 900 personnes sont mortes à cause du coronavirus dans 224 villes d’Iran jusqu’au 26 mars.




















