CNRI Femmes – Le site du quotidien britannique The Guardian a publié un article sur le rôle dirigeant des femmes dans les manifestations hostiles au pouvoir en Iran.
Les rassemblements de protestation ont commencé le samedi 11 janvier 2020 pour protester contre les tirs de missile des pasdarans qui ont abattu l’avion de ligne ukrainien tuant tous les passagers à bord.
Le Guardian a écrit que « les autorités iraniennes ont tiré à balles réelles pour disperser les manifestants à Téhéran dans la nuit de dimanche, blessant plusieurs personnes. »
Se référant au rôle dirigeant des femmes, un témoin a déclaré au Guardian que des groupes, dont beaucoup étaient dirigés par des femmes, se sont rassemblés sur la place Azadi au centre de Téhéran dimanche soir en portant des masques et des foulards pour dissimuler leur identité, et ont affronté la police anti-émeute et des policiers en civil. »
Citant Ronak, 35 ans, un témoin des manifestations à Téhéran, le Guardian a poursuivi : « Un des [policiers] à la barbe blanche filmait des gens ordinaires et leur souriait de façon flagrante alors que nous leur criions au visage ». Trente minutes plus tard, les tirs de gaz lacrymogène ont commencé, et la foule criait en suffoquant : « Pour toutes ces années de crimes, à bas ce velayat [le pouvoir théocratique en Iran]. »
Elle a dit que la foule s’est éloignée des gaz lacrymogènes en courant mais a continué à chanter, et les forces de sécurité ont commencé à tirer des « balles noires compactes et dures », une forme de munitions non mortelles. « [Ils ont tiré] constamment, sans arrêt », a-t-elle dit.
« Les gens étaient sur le terrain. Une bombe lacrymogène a atterri près de nous. Mon ami a été touché par des balles de paintball dans la tête. Pendant quelques secondes, j’ai cru qu’il avait perdu son œil, mais la balle a atteint ses sourcils. Du sang coulait de ses sourcils. Son visage était humide, et il toussait constamment. »
La foule s’est dispersée après que les forces de sécurité ont commencé à « tirer des balles visant les têtes », a-t-elle dit.
« La répression était trop intense, alors nos camarades se sont dispersés », a-t-elle dit.
Le Guardian a cité un autre femme témoin qui a demandé à ne pas être identifiée : « Ils tiraient des gaz lacrymogènes à plusieurs reprises. On ne voyait plus rien et on criait. Nous devenions aveugles. Les forces tiraient des gaz lacrymogènes les uns derrières les autres. Une jeune fille à côté de moi a reçu une balle dans la jambe. C’était terrible, terrible. »
Selon le Guardian, elle a fourni une vidéo provenant de la place Azadi, près de la place, montrant des taches de sang le long du trottoir, une des nombreuses vidéos similaires que les militants iraniens ont fait circuler dimanche soir et lundi matin. « C’est le sang de notre peuple », déclare une femme dans un clip.
Une autre vidéo, censée provenir de la place Azadi, montre plusieurs personnes qui semblent avoir été blessées au sol, dont une femme couchée sur un trottoir plein de sang. » « Ils lui ont tiré dessus, elle a reçu une balle », dit un homme.