Lors de la 70e semaine de la campagne nationale « Non aux exécutions du mardi », des prisonnières politiques de la section des femmes de la prison d’Evin ont élevé la voix en solidarité avec le mouvement, scandant des slogans puissants et courageux contre la peine de mort.
Depuis la cour de la prison, elles ont appelé les noms des prisonniers politiques condamnés à mort, projetant leur défi au-delà des murs de la prison et rejoignant ainsi la campagne nationale grandissante pour l’abolition de la peine capitale.
Ces prisonnières— qui endurent depuis longtemps la répression étatique et la violence — ont scandé des messages tels que :
« La section des femmes d’Evin unie dans la révolte — debout jusqu’à l’abolition de la peine de mort »,
« Voici le message final : exécutez, et il y aura une révolte »,
« Mort au dictateur »,
et « Non à la répression, non aux exécutions, non aux menaces — cela ne fonctionne plus ».
Leurs slogans sont sans équivoque : un rejet ferme des exécutions, de l’oppression, et de la structure autoritaire du régime iranien.
Les prisonnièresd’Evin comptent parmi les premières prisonnières du pays à avoir rejoint la campagne « Non aux exécutions du mardi » — une initiative qui vise à stopper les exécutions, en particulier celles des prisonniers politiques ou d’opinion, et à exiger leur libération.
70e semaine : dans 45 prisons, grèves de la faim et indignation nationale
Alors que la campagne entamait sa 70e semaine, les prisonniers de la prison de Fardis (Karaj) ont également rejoint la protestation.
Au total, des détenus de 45 prisons à travers l’Iran sont actuellement en grève de la faim pour protester contre l’augmentation alarmante des exécutions.
Un communiqué publié cette semaine par les prisonniers indique :
« Au cours du mois solaire d’Ordibehesht (21 avril – 21 mai), la machine répressive du régime a exécuté plus de 170 prisonniers, les envoyant à la potence dans un massacre validé par l’État. Un chiffre effrayant et sans précédent, qui équivaut à deux exécutions toutes les neuf heures en Iran. Rien qu’en mai, sept femmes ont été exécutées, un chiffre inédit — alors qu’il reste encore quatre jours dans le mois. »
« Le silence n’est pas une solution. Nous devons élever la voix et nous soulever contre cette cruauté et cette injustice », affirme la déclaration de la 70e semaine de la campagne.
Voix de protestation dans les rues d’Iran : manifestations dans 26 villes
En parallèle aux protestations en prison, des familles de prisonniers politiques et des jeunes insurgés sont descendus dans les rues de 26 villes en Iran, amplifiant leur colère par des manifestations publiques.
Les manifestants portaient des photos de prisonniers condamnés à mort et des pancartes avec des messages comme :
« Non à l’exécution »,
« Stop aux exécutions »,
« Abolition immédiate des condamnations à mort »,
et « Non aux châtiments médiévaux ».
Ces rassemblements — sur les places publiques et devant les portes des prisons — témoignent de l’ancrage croissant de la campagne « Non aux exécutions du mardi » dans la société iranienne.
Ce qui a commencé derrière les barreaux s’est désormais propagé au cœur même de la population, dans la voix des familles et des citoyens qui refusent de rester silencieux.
Cette semaine, des protestations ont eu lieu à :
Téhéran, Ahvaz, Machhad, Amol, Roudsar, Sirjan, Mahshahr, Astara, Bandar Abbas, Rasht, Chahr-e Kord, Qeshm, Qom, Yazd, Nishapur, Hamedan, Boroujen, Shaft, Arak, Baharestan, Robat Karim, Chahr-e Qods, Shahriar, Chiraz, Karaj et Malard, où des manifestants ont pris la rue en solidarité avec la campagne « Non aux exécutions du mardi ».