Une pionnière de la lutte pour la liberté et la démocratie en Iran
Sussan Mirzaei fut une figure emblématique de l’Organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran (OMPI ), reconnue pour son engagement indéfectible en faveur de la liberté, de la justice et de la démocratie en Iran.
Une enfance marquée par l’adversité
Née en 1957 dans les quartiers ouvriers du sud de Téhéran, Sussan Mirzaei a grandi dans des conditions difficiles, exacerbées par la perte de son père. Ces épreuves précoces ont forgé chez elle une volonté tenace de combattre l’injustice systémique. Encore lycéenne, elle s’engage activement dans des mouvements politiques opposés à la dictature du chah, tissant des liens solides avec les familles de membres de l’OMPI emprisonnés ou exécutés.
Une militante de l’ombre, déterminée et engagée
Diplômée du lycée en 1975, Sussan épouse Amir Agh Baba, militant lui aussi. Ensemble, ils participent à des réunions étudiantes progressistes et à des activités politiques déguisées en loisirs, comme l’alpinisme collectif. À la fin de 1977, profitant de la libération de plusieurs membres de l’OMPI, Sussan parvient enfin à établir un contact direct avec l’organisation. Elle commence alors à distribuer des publications de l’OMPI et à soutenir sa logistique, jouant un rôle discret mais vital au sein du mouvement clandestin.
Active après la révolution de 1979
Après la chute du régime du chah, Sussan Mirzaei rejoint le siège de l’OMPI à Téhéran, où elle travaille dans le département de presse. Elle s’investit également dans la formation de lycéens sympathisants, puis intègre la division syndicale du mouvement. En 1980, elle devient membre du comité de rédaction du journal Bazouy-e-Enghelab et siège au conseil présidentiel de la section travail de l’OMPI.
Résistance armée et courage face à la répression
Avec le durcissement du régime en 1981 et le déclenchement de la résistance armée contre la République islamique, Sussan prend de nouvelles responsabilités. Elle rejoint une base de résistance dirigée par le très respecté Mohammad Zabeti, où elle occupe un rôle de leadership stratégique. Malgré son rôle de mère, elle se distingue par sa capacité d’organisation et son courage exceptionnel.
Une dirigeante audacieuse, traquée mais insaisissable
Avant sa dernière mission, Sussan travaille comme coordinatrice au sein du département social de l’OMPI, rétablissant les liens avec les soutiens de la résistance dans le sud de Téhéran. Après la répression massive du 20 juin 1981, elle est fréquemment encerclée par les Gardiens de la révolution, mais grâce à son sang-froid et sa stratégie, elle parvient à échapper à plusieurs embuscades.
Lors d’un épisode marquant, des agents du régime tentent de la piéger près d’une base de l’OMPI assiégée. Elle brise l’encerclement par la force, forçant les gardes à battre en retraite. Elle s’échappe à bord d’un véhicule criblé de balles, laissant derrière elle des agents humiliés.
Furieux, le régime diffuse un message interne :
« Femme en manteau noir avec un enfant – tirer à vue. »
Cette traque souligne la place cruciale que Sussan occupait dans le réseau de résistance de l’OMPI.
Une fin héroïque, un héritage vivant
Le 2 mai 1982, Sussan Mirzaei livre son dernier combat. Ce jour-là, les forces des Gardiens de la révolution lancent une attaque massive contre la base de résistance où elle se trouve avec son époux Amir. Malgré l’écrasante supériorité militaire adverse, le couple combat jusqu’au bout. Tous deux tombent, martyrs de la lutte pour la liberté en Iran.
Aujourd’hui, le nom de Sussan Mirzaei figure aux côtés des grandes figures de la résistance iranienne. Elle incarne la résilience, le leadership féminin, et le sacrifice dans la lutte contre la répression brutale du régime iranien. Son histoire continue d’inspirer une nouvelle génération de femmes iraniennes qui s’organisent, forment des unités de résistance, et se battent pour reprendre en main l’avenir de leur pays.