Maryam Akbari Monfared, prisonnière politique détenue à la prison de Qarchak (Varamin), se voit toujours refuser l’accès à des soins médicaux urgentsspécialisés, malgré de multiples pathologies graves et les recommandations claires d’une équipe de médecins en faveur d’une opération chirurgicale urgente du dos et du genou.
Souffrant d’hypothyroïdie, Maryam Akbari Monfared a également développé récemment des complications hépatiques. Elle endure des douleurs chroniques au dos et aux genoux et subit depuis plusieurs mois des épisodes récurrents d’engourdissement des jambes ainsi qu’un dysfonctionnement soudain du genou. D’après des experts médicaux, ces symptômes sont des signes préoccupants de lésions neurologiques et vertébrales.
Cinq spécialistes – dont un neurochirurgien, un orthopédiste et des médecins légistes – ont unanimement souligné la nécessité immédiate d’une intervention chirurgicale. Pourtant, aucune mesure n’a été prise, et ni elle ni son avocat n’ont reçu de réponse officielle aux demandes répétées de soins médicaux urgents.
Les médecins ont mis en garde contre les conséquences d’un retard supplémentaire : des lésions nerveuses irréversibles, une perte de mobilité et une incontinence urinaire. Bien que son dossier médical ait une nouvelle fois été soumis à l’Organisation iranienne de médecine légale, les autorités n’ont émis aucune autorisation ou directive permettant l’opération.
Par ailleurs, des sources indiquent que Maryam Akbari Monfared est la seule prisonnière politique détenue à Qarchak, incarcérée aux côtés de détenues de droit commun, en violation flagrante du principe de séparation des prisonniers selon la nature des charges. Cette situation suscite de vives inquiétudes quant à sa sécurité physique et psychologique.
Alors que les prisonnières de droit commun peuvent rencontrer leurs avocats sans autorisation judiciaire préalable, les responsables de la prison conditionnent les visites d’avocats de Maryam à une approbation signée par un juge.

Maryam Akbari Monfared a pourtant purgé sa peine initiale de 15 ans le 11 octobre 2021, après avoir été transférée en exil à la prison de Semnan, sans jamais bénéficier d’un seul jour de permission. Toutefois, en raison d’un nouveau dossier monté de toutes pièces contre elle, elle a été transférée à la prison de Qarchak le 23 octobre 2024 pour purger une peine supplémentaire de deux ans.
Les charges retenues dans cette seconde affaire incluent la « diffusion de mensonges » et la « propagande contre l’État » – des accusations largement dénoncées par les organisations de défense des droits humains comme des instruments de répression de la liberté d’expression en Iran.
Enfin, à la fin du mois de juin 2024, Maryam Akbari Monfared a fait face à une nouvelle procédure judiciaire visant à confisquer ses biens et ceux de sa famille. Selon l’agence de presse Shargh, le Siège de l’ordre de l’Imam Khomeiny a déposé une plainte pour demander la saisie de son patrimoine.