CNRI Femmes – La militante civile et ancienne prisonnière politique Saba Kord-Afshari a été arrêtée de nouveau en Iran. Elle avait été libérée de la prison d’Evine tout récemment, en février 2019.
Munies de son mandat d’arrêt, les forces de sécurité se sont rendues chez Saba Kord-Afshari à Téhéran le samedi 1er juin 2019. Ils ont perquisitionné son domicile, confisqué des effets personnels, notamment son téléphone portable et son ordinateur portable, et l’ont emmenée au centre de détention de l’avenue Vozara.
La mère de Saba Kord-Afshari a dit qu’ « après 1h30 de fouilles du domicile, ils ont emmené Saba ». Les agents ont même menotté sa mère et menacé de l’arrêter elle aussi.
Saba Kord-Afshari avait été arrêtée avec Yasamine Ariani lors des manifestations à Téhéran début août 2018, toutes deux condamnées à une peine d’un an de prison. Les deux jeunes femmes avaient été transférées de la prison de Qarchak à celle d’Evine après l’annonce de leur verdict.
De nouvelles accusations portées contre Atena Daemi et Golrokh Iraee
Massoumeh Nemati, mère de la prisonnière politique Atena Daemi, s’est dite préoccupée par l’état de santé de sa fille, qui n’a pas été autorisée à se rendre à l’hôpital pour recevoir des soins. Mme Nemati a dit que sa fille avait été convoquée au tribunal. « Malheureusement, son avocat n’a pas été autorisé à étudier son dossier ni même à lui rendre visite. L’avocat d’Atena n’était pas non plus présent au tribunal et, surtout, il n’avait pas été informé de la date du procès. D’après ce qu’Atena m’a dit au téléphone, elle avait été critiquée pour sa manière de porter son voile avant d’entrer dans la salle d’audience. Ma fille a dit que l’acte d’accusation déclare que, Atena Daemi et Golrokh Iraee ont été incriminées sur la base des enquêtes et des témoignages oculaires et que le chef du parquet d’Evine avait exigé leur châtiment. Atena s’est fait dire que ses lettres et ses déclarations de l’intérieur de la prison avaient servi à la faire accuser de propagande contre l’État. Une autre accusation portée contre elles est l’outrage au guide, fondée sur un incident survenu dans la salle de visite alors qu’elle et Golrokh Iraee chantaient un hymne et scandaient des slogans. »
Nahid Shaqaqi est toujours en detention
La militante des droits des femmes Nahid Shaqaqi, qui fait partie des membres arrêtées de l’Association de la voix des femmes iraniennes, continue d’être interrogée dans le quartier 209 du ministère du Renseignement de la prison d’Evine, 16 jours après son arrestation.
Son frère, Kaveh Shaqaqi, a écrit sur Instagram : « Ma sœur, Nahid Shaqaqi, est toujours dans un statut indéterminé deux semaines après son arrestation. Les autorités pénitentiaires ne répondent pas aux demandes répétées de notre famille. Or Nahid souffre de la colonne vertébrale. Lors de son dernier appel de la prison, elle s’est plainte de douleurs intenses dans la colonne vertébrale à cause des longues heures passées assise sous interrogatoire. »