CNRI Femmes – La prisonnière politique Atena Daemi en Iran a envoyé une lettre ouverte depuis sa prison qui a été postée dans les médias sociaux le 26 mai 2019. Dans une partie de sa lettre intitulée « La répression et la corruption signalent la fin de la tyrannie », la militante des droits humains incarcérée à la prison d’Evine de Téhéran a écrit notamment :
« L’histoire se répète. Ce n’est qu’en étudiant l’histoire que l’on peut comprendre que le régime de la République islamique ne va pas bien. La répression, la terreur, le mécontentement intérieur, les protestations de diverses couches de la société, la pauvreté et le chômage endémique, le déni et l’absence de libertés civiles, ainsi que le nombre croissant de prisonniers politiques et d’opinion, les lourdes peines illégales, l’augmentation colossale de la corruption financière, les malversations astronomiques, le chaos et le danger de la politique étrangère, les relations internationales qui ont entraîné le retour successif des sanctions, sont tous les signes de la faiblesse et la chute du régime en place. Cela témoigne également d’un manque de soutien, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger, pour la poursuite de son existence.
« Les récentes arrestations de militants civils et politiques des droits des travailleurs, des enseignants, des femmes, des étudiants, des écrivains, etc. sont préoccupantes. Bien sûr, le seul à devoir s’inquiéter, c’est le régime au pouvoir ! Il est inquiet et ses actions indiquent sa faiblesse et son handicap et qu’il ne trouve aucun autre moyen de préserver son pouvoir. Compte tenu de sa faiblesse et de cette lourde répression, le seul moyen (pour nous) est de résister et de rester inébranlables pour atteindre le résultat que nous recherchons depuis des années.
« Rien ne peut résister au pouvoir du peuple et à sa ferme détermination. Il suffit d’être conscients et d’avoir foi dans le but qu’on recherche. Il suffit que la conscience et l’altruisme l’emportent.
« En plus de m’emprisonner, ils essaient de me faire taire en niant les droits les plus élémentaires d’une prisonnière, en m’éloignant, en intentant de faux procès contre moi, en harcelant et intimidant ma famille, en mentant et en complotant contre moi en prison et en me faisant porter le chapeau pour des choses immorales… Ils veulent étouffer la voix cachée dans ma plume. Mais ayant appris que les prisonniers politiques de mon pays ont défié ces mesures vaines au cours des deux dernières décennies, comme mes amies, je continue d’apprendre d’elles à atteindre ce pour quoi j’ai été emprisonnée. Plus ils exercent de pression, plus ils se rapprochent de leur fin ! Comme la douleur d’une mère avant l’accouchement, « plus la douleur est grande, plus la naissance et la fin de toutes les douleurs sont proches… »
La militante des droits humains Atena Daemi a été arrêtée le 21 octobre 2019 et condamnée à 14 ans de prison pour propagande contre l’État, association et collusion contre la sécurité nationale et outrage à Khamenei, entre autres charges. C’est une prisonnière résistante qui a mené une grève de la faim en avril 2017 pendant 54 jours contre la condamnation de ses sœurs. En février 2018, elle a été brutalisée et éloignée à la prison de Qarchak avec la prisonnière politique Golrokh Iraee. Après 81 jours de grève de la faim de Golrokh qui a mis le régime à genoux, elles ont toutes les deux été renvoyées à Evine.



















