CNRI Femmes – La commission des affaires judiciaires du parlement des mollahs a rejeté le projet de loi visant à relever l’âge minimum du mariage des filles en Iran.
Allahyar Malekshahi, président de la commission des affaires judiciaires, a donné des détails sur la réunion de la commission du 23 décembre : « Le projet de réforme de l’article 1041 du Code civil visant à relever l’âge du mariage a été discuté lors de la réunion de ce jour. Le plan propose d’interdire le mariage des filles de moins de 13 ans et, pour le mariage des filles de 13 à 16 ans, il devrait être subordonné au consentement du père et à l’approbation du tribunal. Les sponsors du plan cherchaient à relever l’âge du mariage des filles. »
Malekshahi a ajouté : « La commission des affaires judiciaires a tenu plusieurs réunions pour discuter de cette question… Finalement, la commission est parvenue à la conclusion qu’il n’est pas possible de discuter davantage de ce projet de loi puisqu’il contient des déficiences religieuses et sociales. Il a donc été décidé qu’une délégation composée des membres de la commission proposerait une autre motion pouvant résoudre certains des problèmes soulevés par le plan (rejeté). » (Agence Fars, 23 décembre 2018)
Le 23 décembre 2018, Tayyebeh Siavoshi, députée du régime, a déclaré à ce sujet : ” Nous attendons un rapport sur le vote au parlement pour voir ce que nous devons faire. Le plan avait déjà été présenté à une séance publique et une interdiction urgente du mariage des filles de moins de 13 ans avait été ratifiée.” (Agence Khabar online, 23 décembre 2018)
En octobre, les députés des mollahs avaient accepté de débattre d’urgence du projet de réforme de l’article 1042 du Code civil et du relèvement de l’âge minimum du mariage, mais ils avaient renvoyé le projet à la commission des affaires judiciaires pour examen approfondi.
Mohammad Ali Pour-Mokhtar, membre de cette commission, avait déjà annoncé que le projet de loi « contredit les enseignements de l’islam ». Il avait ajouté : « Les membres de la commission estiment que, dans les circonstances actuelles, le mariage doit être encouragé et facilité et qu’il est prioritaire devant la relève de l’âge du mariage. » (Site Nasim Online – 17 décembre 2018)
Le mariage précoce des fillettes en Iran a des conséquences désastreuses et constituent l’un des exemples les plus évidents de maltraitance des enfants qui est devenu officiel.
Lors de la conférence sur l’élimination de la violence contre les femmes à Tabriz, Massoumeh Aghapour, vice-présidente de la faction des femmes au parlement des mollahs, avait qualifié les mariages précoces comme un exemple de violence faite aux femmes, qui est en fait la plus grande injustice faite aux filles et aux futures femmes en Iran. (salamatnews.com, 20 octobre 2018)
Selon les statistiques officielles, 180 000 mariages précoces ont lieu en Iran chaque année et représentent 24 % du nombre total de mariages.
Un expert social a révélé qu’à l’heure actuelle, 41 000 mariages précoces de filles de moins de 15 ans ont lieu chaque année en Iran.
Citant des statistiques sur les registres annuels du Bureau national de l’état civil (Sabt-e Ahval), un travailleur social avait déjà signalé les mariages de 179 filles de moins de 10 ans et de 36 000 filles de 10 à 14 ans en 2015.