CNRI Femmes – Huit ans après l’élaboration du projet de loi sur la sécurité des femmes en Iran, celui-ci n’a toujours pas été adopté par le parlement des mollahs.
Lors d’une réunion le 18 septembre 2018 pour examiner ce projet de loi, Parvaneh Salahshouri, députée des mollahs, a déclaré : « Le projet de loi initialement intitulé “Élimination des violences faites aux femmes” a d’abord été renommé “Protection des femmes “. Cela fait deux ans et demi que ce projet de loi est censé revenir devant le Parlement, mais il s’est enlisé dans un labyrinthe pire que tout autre projet de loi ou plan.»
Critiquant la conduite du Parlement à l’égard du projet de loi sur la sécurité des femmes, Salahshouri a ajouté : « Lorsque nous sommes arrivées au Parlement, ils ont dit que le projet de loi était déjà à l’étude depuis cinq ans. La direction des Affaires féminines et familiales à la présidence de la République y a apporté quelques modifications et l’a renvoyé au gouvernement pour qu’il le transmette au Parlement. Le projet de loi, cependant, a été redirigé vers le pouvoir judiciaire parce qu’il contenait des éléments incriminants qui devaient être examinés par le pouvoir judiciaire. » (Agence IRNA, 18 septembre 2018)
Salahshouri a également reconnu qu’« aujourd’hui, nous voyons que la violence (contre les femmes) a été institutionnalisée ».
Au sujet du long examen de ce projet de loi, Achraf Guerami-Zadegan, conseillère juridique de la direction des Affaires féminines et familiales, a déclaré : « Certains groupes estiment que le projet de loi affaiblirait l’autorité des hommes dans la famille, et certains considèrent que la structure du projet est contraire à leurs points de vue. »
Lors de la réunion d’examen, Parastou Sarmadi, experte du régime en la matière, a déploré que « la dernière enquête nationale sur les violences faites aux femmes a été menée il y a 14 ans. Depuis lors, aucune recherche nationale sur les violences faites aux femmes n’a été effectuée ou, si elle l’a été, elle est restée confidentielle et n’a pas été rendue publique. En 2015, une étude sur la violence contre les femmes enceintes a montré que le taux de la violence domestique contre les femmes enceintes s’élevait à 48%. »
Sarmadi a également déclaré que des études sur la violence faite aux femmes sur le lieu de travail montrent que 72,6 pour cent des infirmières sont victimes de violence dans leur travail. Il a également été noté que la violence sur le lieu de travail est plus susceptible de se produire pour les femmes âgées de 22 à 35 ans.
« L’Iran possède l’un des taux les plus élevés de violences faites aux femmes, ce qui rend encore plus urgente l’adoption du projet de loi sur la sécurité des femmes », a ajouté Mme Sarmadi. (Agence ILNA, 18 septembre 2018)