CNRI Femmes – Les médias officiels iraniens ont pour la première fois révélé l’existence d’abus sexuels sur les femmes et le recours à l’esclavage sexuel dans l’industrie touristique en Iran.
Ces médias ont tenté de dépeindre ce commerce comme illégal et de minimiser le rôle et l’implication des autorités. Il est clair que l’esclavage sexuel n’aurait pas pu devenir une entreprise tentaculaire dans les villes religieuses et les centres touristiques sans le feu vert des autorités en échange d’énormes pots-de-vin ou de leur participation directe, puisque tout dans le pays est constamment surveillé par les forces de sécurité qui arrêtent des centaines de jeunes hommes et femmes tous les jours dans des raids sur des fêtes privées ; sans oublier que la politique officielle des mollahs est d’arrêter et de flageller les femmes qui montrent une mèche de cheveux, assistent à des fêtes mixtes ou discutent avec des hommes dans les réseaux sociaux.
Maisons de voyageurs
“Des “services sexuels” sont fournis à des jeunes Irakiens célibataires et autres touristes et pèlerins étrangers dans quelque 5 à 6 000 “maisons de voyageurs” à Machad, capitale de la province de Khorasan Razavi, selon un article du site officiel Khabar Online.
Suite à la dévaluation de la monnaie iranienne, l’arrivée de touristes arabes d’Irak en Iran a augmenté de 90%.
Khabar Online rapporte : “Actuellement, on ne peut nier l’existence de touristes arabes dans cette métropole religieuse, et plus particulièrement d’Irakiens célibataires ou qui visitent Machad sans leur famille… La situation a atteint un point où certains de ces pèlerins conditionnent leur choix de logement à la présence d’une femme pour un mariage temporaire et certains emplois ont été créés pour faciliter ce deal. »
Khabar Online écrit, considérant que les hôtels officiels et crédités n’admettent pas les hommes étrangers accompagnés de femmes iraniennes, certains touristes arabes, en particulier les Irakiens, séjournent dans des maisons privées et sont dispersés dans la ville. Il y a des maisons appelées “maisons pour voyageurs”, qui n’ont pas de permis d’exploitation et ne sont pas surveillées. Ces lieux sont utilisés par les touristes arabes sans aucune restriction.
Admissions officielles
Les responsables gouvernementaux ont reconnu l’existence de 5 000 “maisons de voyageurs” à Machad, mais les syndicats affirment que le chiffre exact est de 6 000. Ces “maisons de voyageurs” fournissent un logement à cinquante pour cent des voyageurs et des touristes arabes. (Site Khabar Online – 27 août 2018)
L’agence de presse officielle ISNA officielle, a écrit à ce sujet : “Le nombre de déplacements des hommes irakiens célibataires vers les maisons des voyageurs à Machad a augmenté. Puisqu’ils ne peuvent pas rester dans les hôtels avec les femmes iraniennes qui les accompagnent, ils se rendent dans plus de 6000 maisons de voyageurs sans permis dans cette ville sainte. »
Quelques lignes plus bas dans le même article, le rapport estime qu’il y a plus de 7 300 maisons de voyageurs dans la province de Khorassan-Razavi.
Selon l’ISNA, Mohammad Ghane’i, président de l’Union des propriétaires d’hôtels de la province de Khorassan-Razavi, a également confirmé que les hommes célibataires irakiens sont accompagnés de femmes iraniennes dans les maisons des voyageurs. Il a ajouté la ville sainte de Qom à l’éventail des villes impliquées dans ce commerce. « La venue de non-Iraniens et en particulier d’Arabes irakiens est beaucoup plus facile à discerner dans des villes comme Machad et Qom qui accueillent des pèlerins. Puisque la question des mariages temporaires a été mise au premier plan, nous devons être plus prudents. »
L’esclavage sexuel, un outil de diplomatie
Le 13 décembre 2010, Al-Arabiya.net a publié un rapport basé sur un document exposé par les WikiLeaks, dans lequel il cite un cheikh tribal irakien qui a déclaré au personnel de l’ambassade des États-Unis à Bagdad : « Pour renforcer son influence en Irak, le gouvernement iranien nous donne des femmes dans des mariages temporaires à chaque brève visite que nous avons en Iran. Après ma première visite en Iran, j’ai découvert que tous les cheikhs qui avaient visité l’Iran avaient bénéficié de mariages temporaires. »
On peut imaginer que le besoin du régime d’étendre son influence s’est accru au cours des huit dernières années depuis la publication du présent rapport.
ISNA a également écrit le 27 aout 2018 que la zone franche d’Arvand, dans le sud-ouest de l’Iran, déclarée zone franche depuis décembre dernier sans visa de visiteur, a également accueilli des voyageurs irakiens. Il y a des maisons dans cette région où les femmes sont aux prises avec l’esclavage sexuel.
Les rapports ci-dessus ne sont que la pointe de l’iceberg sur l’implication des autorités du régime clérical dans l’esclavage moderne et le commerce du sexe, publiés pour la première fois dans les médias officiels du régime.
Des informations non officielles estimaient auparavant que les chiffres étaient beaucoup plus élevés. Les autorités iraniennes ou les agents soutenus par l’État sont soit directement impliqués, soit complices de l’entreprise par d’autres moyens, une entreprise dont les premières victimes sont les femmes et les filles iraniennes.