Mimi Parent (8 septembre 1924 – 14 juin 2005) était une artiste surréaliste révolutionnaire dont les créations audacieuses et immersives ont redéfini les frontières de l’art et de la performance. Née à Montréal, au Canada, elle étudia à l’École des beaux-arts avant d’en être expulsée pour sa participation au groupe d’art radical Prisme d’yeux. En 1948, elle s’installa à Paris, où elle s’immergea dans la scène surréaliste florissante et obtint la prestigieuse médaille Cézanne.
Mimi Parent devint une figure centrale du groupe surréaliste de Paris, collaborant étroitement avec André Breton et d’autres grandes figures du mouvement. Ses œuvres emblématiques — des tableaux en boîte tridimensionnels appelés « objets-tableaux » — mêlaient mythologie, folklore et symbolisme personnel. Ces constructions énigmatiques intégraient souvent des cheveux humains, des poupées et des objets trouvés, transformant les matériaux du quotidien en paysages oniriques troublants, remettant en question les perceptions de la féminité et de l’inconscient.
En 1959, elle joua un rôle majeur dans l’organisation de l’exposition controversée EROS, apportant des objets surréalistes, une conception provocante du catalogue et l’affiche emblématique « Masculin-Féminin ». La même année, elle participa à la performance du rituel surréaliste de Jean Benoît intitulée L’Exécution du testament du marquis de Sade, affirmant ainsi sa position de force théâtrale et audacieuse dans le mouvement. Son partenariat artistique de toute une vie avec Benoît, qu’elle épousa en 1948, fut marqué par une vision commune du surréalisme, à la fois comme art et comme expérience vécue.
Au-delà des galeries, Mimi Parent fut politiquement engagée, participant aux manifestations de mai 1968. Son œuvre continua d’évoluer tout au long de sa vie, avec des expositions individuelles et collectives en Europe et en Amérique du Nord, notamment au Centre Pompidou, à la Tate Modern et au Musée national des beaux-arts du Québec.
L’héritage de Mimi Parent perdure comme une voix puissante du surréalisme d’après-guerre — créatrice de théâtres psychologiques, transgresseuse des normes, et femme à l’imaginaire incandescent, au service de l’art comme de l’activisme.




















