Le samedi 22 février 2025, la Commission des femmes du Conseil national de la Résistance iranienne a organisé une conférence pour commémorer la Journée internationale de la femme (JIF2025). L’événement a rassemblé d’éminentes dirigeantes politiques, des défenseurs des droits de l’homme et des partisans de la Résistance iranienne venus de plus de 80 pays.
Helena Carreiras a été ministre de la Défense nationale du Portugal (2022-2024). Elle a également été la première femme à occuper ce poste.
Helena Carreiras a prononcé un discours lors de l’événement JIF2025 à Paris, dont le texte est présenté ci-dessous.
Helena Carreiras : Le pouvoir des femmes dans la lutte pour la justice
Chère Madame Radjavi et la Commission des femmes, les participants ici dans la salle, et aussi à Achraf 3, je me tiens devant vous aujourd’hui pour honorer les femmes courageuses d’Iran, mais aussi toutes celles qui, comme vous, ont défendu leur combat pour la liberté et la justice.
En tant que chercheuse, j’ai appris que les nations qui négligent les femmes finissent par échouer. Les sociétés qui répriment les femmes sont des terrains propices à la violence et à l’instabilité. Et nous savons que l’oppression des femmes nuit non seulement aux femmes, mais aussi aux hommes.
Briser les barrières du leadership
En tant que première femme ministre de la Défense dans mon pays, j’ai été confrontée à de nombreux défis. Pourtant, j’ai également été témoin du pouvoir de transformation de la participation pleine et active des femmes au leadership
Il ne s’agit pas seulement d’avoir un siège à la table, mais d’avoir une voix qui résonne, de montrer l’exemple, comme vous le faites si courageusement. Je tiens à rendre hommage à l’esprit de résistance.
La résistance : Un droit et une nécessité
Comme vous nous le rappelez souvent, la résistance et le soulèvement sont des droits légitimes des peuples opprimés, des droits inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, un ultime recours contre la tyrannie.
Et je me fais l’écho de vos paroles : la résistance n’est pas simplement un choix, mais une nécessité
C’est la force qui maintient l’espoir, alimente l’organisation et ouvre la voie à la liberté. Pendant près d’un demi-siècle, les femmes iraniennes ont enduré la brutalité d’un régime misogyne.
Pourtant, elles se sont organisées, elles ont pris la parole. Des rues de Téhéran aux villes et villages d’Iran, elles ont montré au monde la véritable signification du courage, de l’engagement inébranlable envers les valeurs, de l’action conséquente.

Une lutte pour un changement fondamental
Il ne s’agit pas seulement d’une lutte pour le droit de choisir sa tenue vestimentaire ou même d’exister en tant que citoyen à part entière.
Il s’agit d’une lutte profonde pour un changement fondamental en Iran. C’est pourquoi nous devons saluer le plan en douze points du CNRI pour les droits et libertés des femmes dans l’Iran libre de demain.
Un plan qui place l’égalité au premier plan de l’agenda politique. Le combat des femmes iraniennes est en effet notre combat.
Comme l’a si bien dit Martin Luther King, « l’injustice, où qu’elle soit, est une menace pour la justice, où qu’elle soit ». Leur résilience nous inspire et nous donne les moyens de lutter contre l’érosion de la démocratie à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières.
Ensemble pour la liberté
Leur combat nous rappelle brutalement que les droits durement acquis ne doivent jamais être considérés comme allant de soi. Nous devons rester vigilants face aux forces du retour en arrière et nous devons rester unis pour protéger nos valeurs les plus fondamentales.
Dans un monde de plus en plus dangereux, où les démocraties sont minées de l’intérieur et où la désinformation érode la confiance, l’exemple des femmes iraniennes brille comme un phare, nous rappelant ce que nous devons défendre.
Leur résistance, votre résistance, exige notre persévérance. Nous devons agir dans les rues, dans nos foyers, dans les parlements, dans les écoles, dans les gouvernements, dans la société civile, pour amplifier leurs voix, montrer leurs visages, hisser leurs drapeaux.
C’est la politique, c’est la culture. C’est le combat de nos vies.
Je vous remercie de votre attention.