Les femmes de la résistance iranienne ont joué un rôle crucial pendant 3 décennies
Voici le texte intégral de l’intervention de Mme Sarvnaz Chitsaz, présidente de la Commission des femmes du CNRI, lors de la conférence IWD2024 à Paris.
Chers amis,
Distingués invités, Mesdames et Messieurs,
J’ai l’insigne honneur de vous accueillir à notre conférence annuelle sur la Journée internationale de la femme. Je suis ravie que nous soyons réunis aujourd’hui, venus de tous les coins du monde, unis par une vision commune d’un avenir rempli d’égalité et dépourvu de discrimination. Tel est le secret de notre lien fraternel.
La Journée internationale de la femme n’est pas seulement une célébration de l’étape franchie par le mouvement des femmes, mais aussi un rappel du chemin qui reste à parcourir et des objectifs qui restent à atteindre.
Permettez-moi d’adresser mes salutations les plus sincères aux courageuses femmes et jeunes filles iraniennes qui, lors du soulèvement de 2022, ont courageusement affronté les forces oppressives de Khamenei, mettant en lumière les actions flagrantes d’un régime misogyne.
Alors que nous commémorons la Journée internationale de la femme, il est essentiel de se souvenir des prisonnières politiques iraniennes qui persistent dans leur lutte contre la torture et l’emprisonnement imposés par le régime.
Je souhaite souligner le cas de Maryam Akbari Monfared, l’une des plus anciennes prisonnières politiques. Au terme de sa peine de 15 ans, elle a été à nouveau condamnée à 3 ans de prison supplémentaires.
Son principal délit est de demander justice pour sa sœur et ses 3 frères martyrs. Deux de ses frères ont été tués au début des années 1980, et une sœur et un frère ont été tués lors du massacre des prisonniers politiques en Iran en 1988. Mme Akbari a passé plus de 15 ans dans différentes prisons, sans un seul jour de congé pour un traitement médical.
Nous lui rendons hommage, ainsi qu’à toutes les prisonnières politiques.

Chers amis,
Depuis plus de quatre décennies, les femmes iraniennes sont à l’avant-garde de la lutte pour leurs droits, faisant preuve d’un courage incroyable face à la répression brutale du régime. Leur bravoure, attestée par le monde entier, est profondément enracinée dans une résistance centenaire contre les dictatures du chah et des mollahs.
Depuis le début du règne des mollahs, les femmes ont joué un rôle particulier dans notre mouvement. C’est pourquoi, au cours des 39 dernières années, sous la direction de Mme Radjavi, la question des femmes et de l’égalité a été au cœur des préoccupations de notre mouvement.
Le plan du Conseil national de la résistance iranienne sur les libertés et les droits des femmes, publié en avril 1987, précède de 8 ans le quatrième congrès mondial des femmes à Pékin, marquant ainsi une étape importante en matière d’égalité.
Avec un tel héritage, les femmes iraniennes sont aujourd’hui les avant-gardes du soulèvement, menant la charge avec courage et bravoure.
En effet, si les discussions sur l’égalité sont courantes, les résultats tangibles se font souvent attendre. Toutefois, au sein du mouvement de résistance, les femmes ne se sont pas contentées de plaider en faveur du changement, elles ont également assumé les rôles les plus importants pendant plus de trois décennies.
Le Conseil central de l’OMPI, entièrement composé de femmes, est un organe de décision au sein de l’OMPI, qui incarne concrètement l’égalité des sexes en action.
Chers amis,
Les femmes ont accompli des progrès considérables en matière d’égalité des droits, mais nous reconnaissons également que le chemin à parcourir est encore long.
En conclusion, je suis inspirée de faire écho aux profondes remarques de Mme Zahra Merrikhi, secrétaire générale de l’OMPI, qui décrit la lutte des femmes de la manière suivante : “Il y a soit un chemin qui doit être pavé, soit un chemin que nous devons construire par nous-mêmes.”
Une fois encore, je remercie chacun d’entre vous pour sa présence ici aujourd’hui. Je vous remercie de tout cœur.