Azam Nassabi
Curieuse, courageuse et sereine
Azam Nassabi est née à Kermanshah en 1960. Elle a terminé ses études primaires et secondaires dans cette même ville de l’ouest de l’Iran. La dernière année de son secondaire a coïncidé avec la révolution antimonarchiste de 1979 en Iran.
Azam Nassabi était très curieuse et très active, et avait un esprit et un caractère dynamiques. Elles dicutait souvent des problèmes sociaux avec son père et les autres personnes qui l’entouraient. Beaucoup de ses questions commençaient par “pourquoi”.
Elle avait l’habitude de se fixer des objectifs et de les atteindre dans sa vie.
Azam défiait également les règles répressives non écrites contre les femmes.
Elle a choisi l’élevage et les études agricoles pour ses études universitaires à Kermanshah. Plus tard, elle a dû changer de filiale pour un master en biologie, parce que sous la dictature des clercs, le master agriculture appartenait aux hommes. La vie universitaire a permis à Azam d’être socialement active, de se joindre à d’autres organisations de jeunesse et de lutter pour les libertés fondamentales. C’est là qu’elle a fait la connaissance de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK). Cette connaissance a marqué le début de ses activités politiques dans lesquelles elle a dû faire face à de nombreux nouveaux défis.
Selon la sœur d’Azam, “étant donné les traditions sociales de l’époque, s’engager dans des activités politiques n’était pas facile pour Azam. Notre mère s’opposait à ses activités. Azam me demandait : ” Quand tu arrives plus tôt que moi à la maison, si maman est là, laisse un morceau de bois sous la porte pour que je sache qu’elle est à la maison et que je me prépare à répondre à ses questions “. Azam a eu beaucoup de courage et de créativité pour faire face à de nouveaux défis qui s’annonçaient pour elle.”
Azam Nassabi a été arrêtée dans la seconde moitié de 1981 par les Gardiens de la Révolution. Elle a été torturée pendant deux ans et isolée dans une cellule individuelle de la tristement célèbre prison Dizelabad à Kermanshah. Après sa sortie de prison, et malgré l’emprisonnement et la torture, elle a décidé d’intensifier sa lutte contre la dictature religieuse.
Elle a été arrêtée de nouveau en 1986 avec sa jeune sœur, Nayyer. Les deux sœurs ont été emprisonnées à la prison Dizelabad à Kermanshah.
Nayyer raconte : “Nous étions détenues dans les cellules de droite dans le couloir avec 30 autres prisonniers politiques. Azam a été sévèrement torturée. Ses orteils étaient enflés et meurtris et elle était incapable de marcher. Mais avec son courage, elle donnait de l’espoir et de la détermination aux autres détenues. En raison de sa bonne humeur, d’autres prisonnières politiques l’aimaient et la respectaient beaucoup. Bien qu’elle souffrait beaucoup des douleurs physiques, elle s’occupait d’autres prisonnières torturées. Quand notre mère nous apportait des pistaches, des amandes, etc., elle les emballait dans de petits sacs et les plaçait sous le lit de ses compagnes de cellule qui n’avaient pas de visite.”
Nayyer poursuit : “Un jour, alors que nous étions assises sur le lit, je lui ai demandé de faire un vœu ! Et Azam a dit : “J’aimerais rejoindre les Moudjahidine du peuple dans le camp Achraf.” Un souhait qui, bien sûr, n’a jamais été réalisé pour Azam, mais sa sœur cadette a réussi à le réaliser et à poursuivre le chemin d’Azam vers la liberté.
D’autres co-détenues ont raconté que la dernière fois qu’Azam Nassabi a été interrogée, l’interrogateur lui a dit : “C’est la fin du chemin pour toi. Tu es la cheffe de ce groupe et nous voulons nous débarrasser de vous tous. Tu aurais dû être exécuté en 1986. Rédige ton testament.”
Azam Nassabi a été exécutée le 27 août 1988 à la prison Gohardasht à Karaj (à l’ouest de Téhéran).
La jeune sœur d’Azam décrit ses sentiments dès qu’elle a entendu parler de la mort d’Azam.
“J’avais quitté l’Iran et j’avais rejoint les Moujahidine du peuple au camp Ashraf. J’étais en contact avec ma mère. Un jour, j’ai reçu une lettre de notre mère qui disait : “Nous allumons une bougie tous les soirs à la mémoire d’Azam”. Mes larmes coulaient à flot et des images de ma chère sœur Azam ne cessaient de défiler dans mon esprit. “Ma sœur est devenue une héroïne de la lutte pour la liberté.”
“Cela fait 30 ans qu’Azam nous a quittées, mais elle a été une icône qui éclaire notre chemin vers la liberté. Elle me donne de la force et de la chaleur. Je la reverrai sans aucun doute dans le visage éclairé des gens qui fêteront la liberté dans l’Iran de demain.”