Il y a trois ans, des rues de Téhéran à Ahwaz, et de Tabriz à Zahedan, résonnait un cri de défi : « À bas Khamenei. »
Le slogan « À bas l’oppresseur, qu’il soit le chah ou mollahs » s’est propagé d’un bout à l’autre du pays, signifiant que les Iraniens refusaient tout retour à la tyrannie et exigeaient une société fondée sur la liberté et l’égalité.
Le soulèvement de 2022, qui dura six mois et fut déclenché par le meurtre d’une jeune femme innocente, Mahsa Amini, aux mains de la patrouille de la Guidance, fut porté par des jeunes femmes et des filles. Leur courage continue de résonner dans chaque rue et chaque quartier d’Iran, sous le mot d’ordre : « Femme – Résistance – Liberté. »
Loin d’une tempête passagère, le soulèvement de 2022 fut un moment décisif de l’histoire moderne de l’Iran ; il représenta le signal le plus clair que les femmes iraniennes, et la société qu’elles inspirent, ne retourneront jamais au silence.
Les forces de sécurité ont ouvert le feu, plus de 30 000 personnes ont été arrêtées, et près de 750 tuées. Le régime clérical a exécuté plusieurs jeunes manifestants, dont l’un publiquement. Pourtant, le cri de liberté n’est jamais mort.
Un héritage de défi
La révolte n’est pas apparue du jour au lendemain.
Elle est issue de quatre décennies de lutte organisée contre une théocratie misogyne.
Dès les premiers jours du régime clérical, les femmes ont transformé la douleur en défi, et le défi en idéal national. Les racines sont profondes.
Dans les années 1980, le régime de Khomeini a resserré son emprise par des arrestations massives, la torture et les exécutions. Des milliers de jeunes femmes, étudiantes, ouvrières, médecins, infirmières, militantes clandestines, ont affronté les murs des prisons et les pelotons d’exécution plutôt que de trahir leur cause.
Leur courage eut un coût immense, mais il forgea un héritage durable : un témoignage de bravoure, d’organisation et de conviction que le véritable changement naît d’une détermination inébranlable et de la volonté de payer le prix.
La lutte extraordinaire de ces femmes (principalement membres de la principale opposition, l’OMPI/MEK), et les sacrifices qu’elles ont consentis pour affronter une dictature cléricale misogyne, les ont placées à l’avant-garde de la résistance organisée, reconnues comme les dirigeantes légitimes du mouvement et l’incarnation vivante du combat acharné de l’Iran pour la liberté.
Cet héritage resurgit lors du soulèvement de 2009 et encore dans les sanglantes manifestations de novembre 2019, qui ébranlèrent le régime jusque dans ses fondations.
Même les médias du régime ne purent l’ignorer : Shargh admit la « présence marquante des femmes dans la conduite des troubles », tandis que l’agence d’État Fars reconnut leur « rôle central et dirigeant. »
Ces moments n’étaient pas isolés ; ils furent autant de répétitions et de preuves que le défi organisé pouvait survivre à la répression.

Des protestations de rue à la résistance organisée
En 2022, les leçons de quatre décennies enflammèrent un soulèvement national.
Les femmes menaient les marches des universités aux places des villes, faisant face aux forces armées. Les images de femmes désarmées confrontant des fusils firent le tour du monde, offrant une nouvelle image de l’Iran : une nation dont les filles ne s’agenouilleront pas.
Mais le courage seul ne suffit pas.
À travers l’Iran, un réseau clandestin d’unités de résistance, petites, agiles, impossibles à éradiquer, opère dans les usines, les quartiers et les campus.
Ces cellules percent le mur de la peur imposé par le régime grâce à des actes de défi coordonnés, prouvant qu’aucune ville ni aucun village n’échappe à la résistance organisée.
Les femmes sont au cœur de ce mouvement, travaillant côte à côte avec leurs frères dans toutes les provinces, portant un seul message : Femme – Résistance – Liberté.
Ces unités sont le cauchemar du régime et l’espoir du peuple face à la répression la plus brutale.
Le choix devant le monde
Trois ans plus tard, la question n’est pas de savoir si le peuple iranien et ses femmes continueront à résister, ils ne se sont jamais arrêtés.
La question est de savoir si la communauté internationale sera à la hauteur de leur courage.
Les condamnations verbales des exécutions et des arrestations massives ne suffisent pas.
Les gouvernements qui défendent les droits humains doivent imposer des sanctions ciblées aux responsables des meurtres et de la torture, soutenir les outils de communication indépendants permettant aux militants de rester connectés, envoyer des délégations indépendantes en Iran pour visiter les prisons iraniennes, et maintenir les prisonniers politiques iraniens au centre de l’attention mondiale.
Le soulèvement de 2022 fut à la fois un jugement et une promesse.
Il montra aux mollahs au pouvoir que leurs jours étaient comptés.
Il montra au monde que les femmes iraniennes, et la nation tout entière, n’attendent pas la permission pour s’approprier leur avenir.
La seule question qui reste est de savoir combien de temps il faudra au monde pour reconnaître à la fois la légitimité de leur lutte et le droit des unités de résistance à affronter les pasdaran terroristes du CGRI.
Sous les villes d’Iran, un nouveau soulèvement se prépare en silence pour la chute finale du régime, porté par la volonté de fer de ses femmes et de sa jeunesse, ainsi que par la discrétion et la force des Unités de Résistance.
Il ne compte sur personne d’autre que sur le peuple iranien lui-même et sur sa résistance organisée.




















