Un regard sur une politique coûteuse et inefficace
La « Loi du rajeunissement de la population» en Iran face aux droits humains des femmes
À la suite d’une directive émise en mai 2013 par le Guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, pour accroître les naissances, la « Loi sur la protection de la famille et rajeunissement de la population » a été adoptée en 2021 par le Parlement iranien. L’objectif affiché de la loi sur la croissance démographique était d’augmenter le taux de fécondité et de contrer le déclin démographique en soutenant les familles. Cependant, la réalité est bien différente. De nombreuses dispositions de ce texte – en particulier celles relatives à la santé reproductive, à l’emploi et aux libertés personnelles des femmes – violent les droits humains reconnus au niveau international.
Pour Khamenei et le régime, la question de la population ne repose sur aucune base humanitaire nationale. Son véritable objectif est d’accroître son pouvoir régional. Marzieh Vahid Dastjerdi, secrétaire du Quartier général de la population du régime, a reconnu cette vision sécuritaire : « Lorsqu’un pays compte 30 millions d’habitants et son voisin 300 millions, l’équilibre des forces est rompu. » (quotidien Arman-e Emrooz – 20 mai 2025)

Le caractère anti-national et anti-populaire de cette loi se manifeste dans son recours à la contrainte et à la répression, au lieu d’un soutien étatique réel – au prix de la santé et de l’avenir des femmes. La croissance démographique ne peut être imposée, et après quatre ans de mise en œuvre, l’échec de cette politique est ouvertement reconnu par les experts et médias affiliés au régime.
enfants. » (Asriran – 9 février 2025)
Une défaite inévitable
En dépit de toutes les souffrances infligées aux femmes iraniennes, le régime des mollahs a fini par reconnaître son échec dans ce domaine. En mai 2025, le Centre national des statistiques a tiré la sonnette d’alarme sur le vieillissement de la population, indiquant qu’en 2025, 8 Iraniens sur 100 avaient plus de 65 ans. Selon ses estimations, en raison de la baisse continue des taux de natalité, le taux de croissance démographique chutera à 0,72 % entre 2021 et 2026. (Etemad – 20 mai 2025)
Dans ce contexte, Marzieh Vahid Dastjerdi a également annoncé que le taux de fécondité était tombé à 1,44, bien en dessous du seuil de remplacement de 2,1, nécessaire pour maintenir la population sans croissance ni déclin. (Javan – 20 mai 2025)
Le même jour, le journal Resalat écrivait : « La tendance accélérée au vieillissement a conduit à l’adoption de la Loi sur la protection de la famille et rajeunissement de la population il y a trois ans, mais il semble que cette loi n’ait pas été très efficace. » (Resalat – 20 mai 2025)

Saleh Ghassemi, secrétaire du Centre stratégique d’études démographiques, a averti que si cette tendance se poursuit, le taux de croissance démographique de l’Iran atteindra zéro vers 2036 et deviendra négatif à partir de 2041.
Trois ans après l’adoption de la loi, les preuves s’accumulent sur l’inaction, les retards et le manque de sérieux de nombreux organismes publics à remplir leurs obligations légales. L’une des plus claires et indiscutables est l’obligation de créer et fournir des crèches sur les lieux de travail ou à proximité. Or, moins d’un quart des institutions s’y sont conformées. Cette situation préoccupante sape non seulement la crédibilité de la loi, mais envoie aussi un message clair aux familles : le système exécutif du pays n’a toujours pas la volonté de soutenir efficacement les parents qui travaillent.
Malheureusement, bien que la Loi sur la protection de la famille et rajeunissement de la population comporte 154 articles et promesses d’incitations à la natalité, chacun assigné à une agence spécifique, les études montrent qu’une infime partie seulement a été appliquée. La fenêtre de fécondité est extrêmement étroite et se refermera dans quatre ans. Après cela, il sera beaucoup plus difficile d’inverser la tendance, car le nombre de personnes en âge de procréer chutera brutalement. (Resalat – 20 mai 2025)
Alireza Raeisi a aussi reconnu un autre aspect de cet échec : « L’âge moyen du divorce augmente et le taux le plus élevé de divorces se produit au cours des cinq premières années de mariage. Dès cette année, dans certaines provinces, le nombre de décès dépasse celui des naissances. » (Etemad – 20 mai 2025)
Mohammad-Jafar Ghaem Panah, adjoint aux affaires exécutives du président du régime, a lui aussi admis : « Le nombre de naissances est tombé sous la barre du million par an, un chiffre inédit dans l’histoire moderne du pays, avec des conséquences irréversibles dans les décennies à venir. Actuellement, les personnes âgées représentent 10,4 % de la population, mais dans 25 ans, cette proportion atteindra 26,5 %. » (Etemad – 20 mai 2025)
Du point de vue misogyne du régime, ce sont les femmes qui portent la plus grande part des souffrances liées au vieillissement et à la solitude. Selon Mojgan Rezazadeh, responsable du secrétariat du Conseil national du vieillissement, la population des femmes âgées a largement dépassé celle des hommes âgés. On prévoit qu’en 2051, le nombre de « femmes âgées vivant seules » aura triplé. Or, seulement 29 % d’entre elles disposent d’un revenu stable et défini. (IRNA – 19 janvier 2025)
Conclusion
La loi sur la croissance démographique en Iran est un exemple manifeste de la misogynie institutionnalisée du régime clérical et de l’exploitation des femmes par ce pouvoir. En examinant les titres des projets de loi relatifs aux femmes présentés au parlement des mollahs — tels que la « Loi du rajeunissement de la population et la protection de la famille », la « Protection de la famille par la promotion de la culture de la modestie et du hijab » ou encore le « Projet de loi pour préserver la dignité et soutenir les femmes et les familles » — il apparaît clairement, même sans analyser leur contenu misogyne, que ce régime ne reconnaît aucune identité propre aux femmes.
Avec cette vision, il nie tout droit aux femmes, qui représentent pourtant la moitié de la population active et influente du pays, et qui jouent un rôle décisif dans tous les aspects et défis de la vie.

En Iran, sous la domination cléricale, la violation constante des droits des femmes dans tous les domaines — que ce soit par des lois misogynes, par la répression brutale dans les rues, les universités, les lieux de travail, et surtout au sein de la famille — est devenue l’une des causes profondes de la violence domestique, de la discrimination systémique et des privations inimaginables qui marquent la société et les recoins les plus cachés de la vie des femmes.
La seule solution pour libérer les femmes iraniennes de cet enfer façonné par la dictature religieuse au pouvoir est le renversement rapide de ce régime misogyne et l’instauration d’une république démocratique fondée sur la séparation de la religion et de l’État et sur l’égalité entre les sexes. Cette république annoncerait l’avènement d’une société libre et égalitaire pour tous les Iraniens, fondée sur le plan en dix points de Maryam Radjavi, pierre angulaire d’un Iran démocratique et condition nécessaire à la paix et au développement dans la région et dans le monde.
Ce combat dure depuis 46 ans, mené par le peuple insurgé d’Iran, avec à sa tête les femmes iraniennes courageuses, les jeunes intrépides et les unités de résistance héroïques. Elles ont aujourd’hui un besoin urgent de votre soutien pour vaincre ce monstre à sept têtes.
L’intégrisme religieux, dont le cœur bat à Téhéran, est une menace mondiale. Les femmes, les jeunes et le peuple iranien ont besoin de l’aide et du soutien de chacun pour abattre ce monstre une bonne fois pour toutes !




















