Prison de Dowlatabad : Derrière les murs oppressants de la prison de Dowlatabad à Ispahan, se déroule une histoire accablante de souffrance et d’exploitation, largement cachée aux yeux du public.
Située à proximité de lieux comme le hall Fadak et le Centre de rééducation des mineurs, cette prison est non seulement marquée par des conditions sanitaires déplorables et un cadre de vie inhumain, mais elle est aussi devenue un lieu d’exploitation systématique des détenues.
Selon une ancienne détenue, les prisonnières subissent un environnement insupportable et insalubre, où 40 à 50 personnes sont entassées dans de petits espaces, certaines étant même privées de lit pour dormir. Le manque de produits de première nécessité, la propagation de maladies telles que les poux parmi les mères et les enfants, les douches glaciales, la pénurie de produits d’hygiène, et les restrictions arbitraires ne représentent qu’une partie des épreuves auxquelles ces femmes sont confrontées au quotidien.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En plus de leurs souffrances multiples, les femmes incarcérées sont soumises au travail forcé dans une entreprise appelée SNOVA. Grâce à des contrats lucratifs passés avec les autorités pénitentiaires, cette société exploite la main-d’œuvre non rémunérée des détenues, en tirant des bénéfices financiers qui ne servent pas à améliorer les conditions de détention, mais enrichissent plutôt les personnes au pouvoir.
Parmi les bénéficiaires de cette exploitation figure Mohammad Reza Diani, un homme issu du milieu des études religieuses, ayant également entretenu des liens avec le gouvernement de Rouhani.
Zéro norme d’hygiène : douches froides et absence de produits de base
Décrivant les conditions sanitaires déplorables, l’ancienne détenue témoigne :
« Se laver n’était autorisé que certains jours, et en cas de besoin urgent, il fallait supplier les responsables de la prison pour obtenir l’autorisation. Même dans ce cas, l’eau était toujours glacée. Il n’y avait pas de savon liquide dans les salles de bain, et les détenues devaient se contenter du strict minimum pour maintenir leur hygiène personnelle. Ici, rester en bonne santé n’est pas un droit — c’est un défi. »
La souffrance de ces femmes reste dissimulée derrière les murs épais de la prison de Dowlatabad. Mais leurs voix ne doivent pas être ignorées. Mettre en lumière leur situation n’est pas seulement une question de sensibilisation — c’est une étape vers la justice.