De nouvelles statistiques officielles révèlent une crise de l’emploi toujours plus grave en Iran, notamment pour les jeunes femmes. Les chiffres — publiés par le site d’État Eghtesad News le 15 mai 2025 — montrent que le taux de chômage chez les femmes âgées de 20 à 24 ans atteint un niveau alarmant de 34,9 %.
Ces données, recueillies par le Centre national des statistiques (NSC), mettent en évidence un marché du travail sinistré, qui pénalise de manière disproportionnée les jeunes et les femmes, exposant les échecs structurels des politiques économiques du régime clérical.
Avec un chômage des jeunes bien supérieur à la moyenne nationale, ces chiffres constitue un nouveau signal d’alerte sur la faillite systémique du régime iranien.
Le chômage explose chez les jeunes Iraniens
Selon les données, le taux national de chômage durant l’hiver 2025 (décembre 2024 à mars 2025) s’établissait à 7,8 %. Mais cette moyenne masque la crise à laquelle sont confrontés les jeunes Iraniens. Pour les 20 à 24 ans, le taux de chômage global était de 23,1 % — soit trois fois la moyenne nationale.
Le groupe suivant le plus touché est celui des 25–29 ans, avec un taux de chômage de 17 %. Les jeunes de 15 à 19 ans viennent ensuite, avec un taux de 15,8 %.
Ces chiffres traduisent une demande croissante d’emplois chez les jeunes Iraniens, mais surtout l’incapacité du régime à créer des opportunités d’emploi suffisantes.
La crise du chômage est aggravée par des problèmes systémiques comme le népotisme, la préférence donnée aux fidèles du régime dans les embauches, et la corruption généralisée.
Les femmes, premières victimes de l’effondrement économique
Le chômage des femmes atteint un niveau encore plus dramatique. Le taux de chômage global des femmes durant l’hiver 2025 s’élevait à 14,2 % — soit plus du double de celui des hommes (6,5 %). Mais le chiffre le plus choquant concerne les femmes âgées de 20 à 24 ans : leur taux de chômage atteint 34,9 %.
Les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans ne sont pas loin derrière, avec 30,7 % de chômage. Le troisième groupe le plus touché est celui des femmes de 25 à 29 ans, avec un taux de 29,1 %. Cela signifie qu’une jeune femme sur trois en recherche d’emploi est sans travail.
Dans un pays où les femmes constituent une part importante des diplômées de l’enseignement supérieur, ce taux de chômage élevé est non seulement préoccupant, mais aussi révélateur d’un système dysfonctionnel — un système qui restreint non seulement l’accès à l’emploi, mais qui institutionnalise la discrimination fondée sur le genre.
Les femmes iraniennes font face à de multiples obstacles économiques, culturels et juridiques, dans un contexte marqué par un régime patriarcal et répressif.

Problèmes structurels et manipulation des statistiques
Les chiffres ne donnent pas une vision complète de la réalité du marché du travail, car ils ne comprennent pas le taux de participation à la population active — c’est-à-dire la proportion de personnes qui travaillent ou qui recherchent activement un emploi. Cette omission est significative, car les seuls taux de chômage peuvent être trompeurs.
Un taux de chômage en baisse peut ne pas indiquer plus d’emplois, mais simplement moins de personnes à la recherche d’un travail, par désespoir. Beaucoup de jeunes Iraniens, et en particulier des femmes, ont cessé de chercher un emploi, découragés par des décennies de promesses non tenues, de réformes économiques absentes et de libertés individuelles bafouées.
Ce type de présentation statistique est courant dans les rapports produits sous la supervision du régime. En omettant des indicateurs essentiels comme la participation ou le sous-emploi, le régime clérical évite d’avoir à rendre compte de l’ampleur réelle de son échec économique.
Une crise générationnelle sans solutions réelles en vue
Comme le note l’article, le taux de chômage diminue dans les tranches d’âge plus élevées — non pas parce que plus d’emplois existent, mais parce que les gens quittent progressivement le marché du travail. Nombre d’entre eux prennent leur retraite, sont poussés hors du marché de l’emploi ou trop découragés pour continuer à chercher du travail.
Ces statistiques ne révèlent pas une économie en bonne santé, mais un marché de l’emploi qui se rétrécit avec l’âge — sauf pour les membres de l’élite du régime ou ceux affiliés au complexe militaro-industriel, comme le Corps des gardiens de la révolution (CGRI).
La contraction du marché du travail pour la jeunesse iranienne reflète aussi d’autres tendances inquiétantes : hausse de l’émigration, troubles psychologiques généralisés chez les jeunes, et vague croissante de mécontentement, exprimée à travers plusieurs soulèvements nationaux.
L’incapacité du régime iranien à répondre à ces préoccupations autrement que par la répression souligne la dimension politique de la crise économique. Aucun changement économique réel ne peut se produire dans un système qui assimile la dissidence à de la trahison et considère les femmes comme des citoyennes de seconde zone.
Conclusion : Aucune réforme ne suffit, seul un changement de régime peut sauver l’avenir
La crise du chômage chez les jeunes en Iran — et en particulier chez les femmes — n’est pas simplement le résultat d’une mauvaise gestion économique, mais bien la conséquence directe de l’idéologie oppressive et dépassée du régime iranien.
Avec près de 35 % de jeunes femmes exclues du marché du travail, le régime ne se contente pas de gaspiller un potentiel humain énorme : il détruit activement l’avenir d’une génération entière.
Les données présentées par Eghtesad News dressent déjà un tableau sombre, malgré le fait qu’elles aient été filtrées pour le public par un média d’État. Pour chaque chiffre publié, la réalité vécue par la jeunesse iranienne est encore plus tragique.
Tant qu’un changement total du régime clérical ne sera pas réalisé — un système qui privilégie le contrôle à la compétence, et la répression à la réforme — les crises économiques et sociales de l’Iran ne feront que s’aggraver.
Il ne s’agit pas d’un simple échec politique, mais d’un échec de l’État lui-même.