CNRI Femmes – L’agence ROKNA en Iran a rapporté l’horrible meurtre de Mona Heydari le samedi 5 février 2022, en publiant une terrible vidéo.
Le mari de Mona Heydari a été vu dans le quartier de Khashayar à Ahwaz avec la tête de la jeune femme et un couteau dans les mains. Il est actuellement en fuite.

Qui était Mona Heydari ?
Mona Heydari était âgée de 17 ans et avait un fils de 3 ans. Elle a été contrainte d’épouser son cousin, Sajjad Heydari, alors qu’elle n’avait que 12 ans. Mona était constamment exposée à des violences domestiques. Chaque fois qu’elle demandait le divorce, sa famille la persuadait de rentrer chez elle et de continuer à vivre avec son mari pour le bien de son enfant.
Finalement, Mona Heydari a fui en Turquie pour échapper à la violence de son mari.
Mais le fait d’être seule dans un pays étranger l’a décidée à rentrer. Son frère lui avait dit qu’elle serait en sécurité et lui a donné des assurances.
Quelques jours après son retour, Sajjad et son frère lui ont attaché les mains et les pieds et l’ont décapitée. Le frère de Sajjad a enveloppé le corps décapité de Mona dans une couverture et l’a jeté dans un autre endroit. Sajjad a pris la tête de Mona et a marché dans la rue, un couteau à la main. Il a ensuite pris la fuite.
Le commandant de police d’Ahwaz a annoncé que le motif du meurtre était “des différends familiaux !”
Le site de ROKNA a été fermé pour avoir publié la nouvelle et le clip de ce crime d’horreur à Ahwaz.

Un régime qui qui rend licites les crimes d’honneur
Il ne se passe pas une semaine sans qu’un crime d’honneur ne fasse la une des journaux. Le refus du régime clérical de criminaliser ces meurtres a conduit à leur augmentation catastrophique.
La violence contre les femmes est considérée comme l’une des violations des droits humains les plus flagrantes au monde.
Dans un article publié en 2019, le quotidien Sharq écrit qu’une moyenne annuelle de 375 à 450 crimes d’honneur est enregistrée en Iran. Ces meurtres sont plus fréquents dans le Khouzistan, le Kurdistan, l’Ilam et le Sistan-Baloutchistan.
Les lois du régime iranien ne sont pas sévères contre le meurtrier. Comme, en général, la loi considère le père comme propriétaire du sang de son enfant, il ne reçoit pas une punition proportionnelle au meurtre de sa fille. Les lois en Iran donnent un permis de tuer, comme en témoigne le meurtre de Romina Ashrafi en mai 2020 et maintenant celui de Mona Heydari.
Les autorités agissent également avec négligence. Les forces de l’ordre s’arrêtent à la porte du domicile. En vertu des lois des mollahs, elles ne sont pas autorisées à entrer chez quiconque lors d’un cas de violence domestique à l’encontre des femmes.
Justification
Certaines militantes des droits des femmes estiment que les crimes d’honneur en Iran sont officiellement justifiés par des “différends familiaux”.
Rezvan Moghaddam, qui a documenté les crimes d’honneur en Iran au cours de la dernière décennie, remet en question cette justification. Elle déclare : “Il s’agit simplement d’un effort pour dissimuler la vérité. Par exemple, quelle pourrait être le différend familial entre un père et sa fille de 13 ans ou entre un frère et sa sœur aînée ? Il y a d’autres raisons derrière ces différends.
“Dans d’autres cas, les familles considèrent le divorce comme un déshonneur. Pour protéger la dignité de la famille, les hommes assassinent une femme qui demande le divorce. Encore une fois, ceci est expliqué sous le titre de ‘différends familiaux’.
“Des hommes tuent des femmes qui ont refusé leurs propositions de fiancailles. Ces meurtres ont lieu parce que l’homme croit que le corps de sa fiancée lui appartient. Il considère sa réponse négative comme une insulte pour lui-même. Je pense que les crimes d’honneur sont ancrés dans le sentiment de ‘posséder le corps et la vie d’une femme’, et que tout meurtre ancré dans ce sentiment de propriété est considéré comme un crime d’honneur.”
L’augmentation catastrophique des crimes d’honneur en Iran trouve son origine dans la misogynie et la culture patriarcale institutionnalisée. Bien que le père, le frère ou le mari tienne le couteau, la faucille ou le fusil, les meurtres sont ancrés dans la vision médiévale du régime en place. Les lois du régime clérical indiquent officiellement que les femmes sont des citoyens de second degré appartenant aux hommes.