CNRI Femmes – Cinq femmes enceintes ont fait des fausses couches pour avoir porté de lourdes charges d’eau, à cause une mauvaise infrastructure d’approvisionnement en eau dans le village de Torbat-e Jam à Bashirabad, dans le nord-est de l’Iran.
Bashirabad est situé à 27 kilomètres de Torbat-e Jam. Avec ses 132 familles, le village compte 500 habitants, toutes privées d’eau potable.
Ainsi au village, les femmes sont obligées de transporter l’eau depuis un aqueduc ou une source qui se trouve à 1,5 kilomètre de là. Parfois, les femmes démunies de ce village transportent des jerricans d’eau en brouette.
La plupart des femmes rurales souffrent de discopathie lombaire, ainsi que d’arthrose du cou. Et récemment, cinq femmes enceintes ont fait des fausses couches.
Parlant de la pénurie d’eau, le chef du village de Bashirabad, Mohammad Shekarchi, a déclaré : “Le village n’a pas l’eau courante. Depuis 2003, l’approvisionnement local en eau provient d’un réservoir. Le service des eaux de la ville draine chaque jour une citerne de 10.000 litres dans un réservoir en béton situé dans le village. Cette quantité d’eau n’est même pas suffisante pour couvrir 50% de la consommation des villageois. Les autres sont obligés d’utiliser un aqueduc souterrain ou une source située à 1,5 km de là pour s’approvisionner en eau. » (Agence ILNA – 3 juin 2020).
Depuis la fin mars 2020, le service des eaux de la ville a demandé environ un million de rials pour chaque réservoir d’eau. Ce montant dépasse de loin le budget du village, et ce que les habitants peuvent se permettre. Pourtant, le service des eaux a menacé de suspendre la livraison d’eau si la somme n’était pas payée.
En 2012, le village de Bashirabad devait réaliser un projet d’approvisionnement en eau qui, grâce à une plomberie adéquate, permettrait d’amener l’eau d’une source située à environ 5 kilomètres de là. Cependant, le projet a été stoppé la même année et reste bloqué. Jusqu’à présent, le régime n’a pris aucune mesure pour relancer ou achever le projet.
Selon le chef de la société des eaux et des égouts de Torbat-e-Jam, la somme de 10 milliards de tomans de crédit serait nécessaire pour alimenter en eau ce village ; cependant, le gouvernement refuse d’allouer les fonds.
Dans le document budgétaire de l’année fiscale 1399 (mars 2020-mars 2021), le régime clérical a alloué 2.000 millions d’euros du Fonds national de développement pour renforcer le pouvoir de défense du pays (amendement 4). Dans ce même document, le gouvernement a ordonné au ministère de l’Eau et de l’Electricité de fournir les fonds nécessaires à l’approvisionnement en eau des villages et des zones rurales en faisant payer à la population urbaine chaque mètre cube d’eau (amendement 6) jusqu’à 965 milliards de rials, soit environ 55 millions de dollars au taux de change de l’époque.