Forough Taghipour, prisonnière politique actuellement détenue à la prison d’Evin à Téhéran, a publié un message à l’occasion de la Journée des Étudiants, soulignant le rôle historique et actuel du mouvement étudiant iranien dans la lutte pour la liberté et la justice.
« Le 7 décembre 1953, tandis que les puissances coloniales, les forces réactionnaires et leurs alliés éternels célébraient le renversement du gouvernement national et se préparaient à accueillir le vice-président des États-Unis Richard Nixon en Iran, les étudiants de l’Université de Téhéran se sont soulevés en protestation. À la suite de l’ordre direct du Shah d’ouvrir le feu, trois jeunes étudiants ont été abattus à la Faculté de génie. Leur sang versé dans la salle de classe annonçait au monde que l’université n’est pas seulement un bastion du savoir, mais une forteresse de la résistance. »
Selon Forough Taghipour, « les universités iraniennes restent un symbole de dignité pour la nation, façonnées par les soulèvements de 2017-2018, 2019 et 2022, et les étudiants ont continué de défendre l’université comme ligne de front dans la lutte pour une société libérée de l’exploitation et de l’oppression de classe ».
Citant les paroles de Massoud Radjavi, elle rappelle que l’université « a cessé d’être une simple université au moment où ces trois étudiants ont été martyrisés ; elle est devenue un lieu sanctifié, un autel de la liberté ».
Les étudiants d’aujourd’hui maintiennent un lien profond avec les réseaux de résistance et, suivant la voie tracée par les trois étudiants tués, Ghandchi, Bozorg-Nia et Shariat-Razavi, continuent de maintenir « la flamme de la résistance allumée dans chaque ruelle à travers l’Iran ». Elle souligne que cette lutte se poursuivra « jusqu’au renversement total de la tyrannie dans ce pays », une responsabilité qu’ils portent « comme un dépôt sacré, en en payant le prix quel qu’il soit ».

Qui est Forough Taghipour ?
Forough Taghipour, 31 ans, titulaire d’une licence en comptabilité, purge une peine de cinq ans à la prison d’Evin depuis août 2023. Elle avait initialement été condamnée à 15 ans pour baghy-e (rébellion armée) et pour une prétendue appartenance à l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), mais sa peine a été réduite en appel.
Elle avait déjà été arrêtée en février 2020 pour « rassemblement et collusion » ainsi que pour « propagande contre l’État », recevant une peine de cinq ans qu’elle a purgée jusqu’en février 2023. Quelques mois seulement après sa libération, elle a de nouveau été arrêtée en août 2023 et est actuellement détenue dans le quartier des femmes de la prison d’Evin.



















