L’état de santé de Shiva Esmaeli, prisonnière politique détenue dans le quartier des femmes de la prison d’Evin, serait arrivé à un stade critique.
Transférée auparavant d’Evin à la prison de Qarchak à Varamin, Shiva Esmaeli a développé de graves douleurs dorsales et une mobilité réduite en raison des conditions insalubres et du manque d’équipements médicaux à Qarchak.
Malgré son retour à la prison d’Evin, Shiva continue d’être privée d’un traitement médical spécialisé et d’un transfert à l’hôpital. Les responsables du ministère des Renseignements et de l’administration pénitentiaire d’Evin empêcheraient son transfert vers un établissement médical extérieur, en dépit de la détérioration de son état.
Selon des sources informées, la gravité de ses douleurs l’empêche d’accomplir les activités quotidiennes sans l’aide de ses codétenues.
Conséquences de la détention à Qarchak
Les conditions inhumaines de la prison de Qarchak, notamment le manque d’hygiène et de services médicaux, sont citées comme la cause principale de ses souffrances physiques actuelles.
Esmaeli souffrait déjà de douleurs chroniques au dos, lesquelles se sont désormais aggravées au point de frôler l’immobilité.
Négligence des organismes sécuritaires et inquiétude de la famille
Malgré les avertissements répétés de ses codétenues et les demandes officielles de soins médicaux urgents, les autorités judiciaires et sécuritaires n’ont apporté aucune réponse.
Sa famille a exprimé sa profonde inquiétude face à la dégradation de sa santé.
Shiva Esmaeli a un besoin urgent d’examens médicaux spécialisés et de séances de physiothérapie, mais les autorités non seulement refusent d’agir, elles lui interdisent également d’être transférée à l’hôpital.
Son cas constitue un exemple frappant du refus systématique de soins médicaux infligé aux prisonnières politiques, en particulier dans la prison d’Evin.
Qui est Shiva Esmaeli ?
Née en 1965, Esmaeli est titulaire d’un diplôme en génie agricole et réside à Téhéran. Elle a été arrêtée pour des motifs politiques, sans aucune transparence juridique, et endure depuis des années la détention et la résistance derrière les barreaux.
Le 14 mai 2023, après plusieurs mois d’incertitude, la 26e chambre du tribunal révolutionnaire l’a condamnée à cinq ans de prison pour “rassemblement et collusion”, un an pour “propagande contre l’État” et quatre ans pour “atteinte à la sécurité nationale”.
À titre de peine complémentaire, Shiva Esmaeli a également été interdite de quitter le pays et de participer à toute activité politique ou sociale pendant deux ans.
La pression exercée par le régime ne s’est pas limitée à Esmaeli elle-même : ses deux fils, Seyed Mehdi Vafaei Sani et Seyed Ali Vafaei Sani, purgent eux aussi des peines de prison.