Des centaines de morts redoutés, et le silence assourdissant du régime
L’incendie de la société Sina brûle toujours, six jours après l’explosion
Explosion meurtrière à Bandar Abbas – Six jours après la catastrophique explosion à Bandar Abbas, les flammes continuent de s’élever des ruines de la société Sina, un site industriel lié au Corps des Gardiens de la Révolution islamique (IRGC). L’entrepôt abritait des matières dangereuses, et son explosion est déjà considérée comme l’un des pires désastres industriels de l’histoire contemporaine de l’Iran. Les pompiers sont toujours incapables d’accéder au cœur du site, et le régime n’a publié aucun bilan officiel des victimes.
Ouvrières disparues, victimes inaccessibles et corps sous les décombres
Selon des témoins, dans une entreprise voisine, 50 employées sont portées disparues. Les hôpitaux sont saturés, accueillant des centaines de blessés graves. Une survivante raconte que 23 des 30 femmes de son lieu de travail ont été tuées — certaines défigurées, d’autres mutilées ou grièvement brûlées.
Des estimations indépendantes avancent un bilan humain entre 600 et 1 000 morts, alors que les autorités iraniennes minimisent l’ampleur de la catastrophe, n’annonçant officiellement que 70 décès. Le ministère de la Santé aurait reçu l’ordre de ne pas communiquer les chiffres réels. De nombreux corps restent ensevelis sous les décombres, et la chaleur extrême empêche toute opération de secours efficace.

Un dépôt d’armes lié aux Gardiens de la Révolution dans un port civil
La société Sina, site de l’explosion, est officiellement affiliée à l’IRGC et connue pour fournir des explosifs et des armes aux forces militaires iraniennes. Des informations révèlent le stockage illégal de perchlorate de sodium, un composé hautement explosif utilisé dans le carburant de missiles balistiques. Ce produit dangereux aurait été déguisé en cargaison civile et stocké sans étiquetage approprié dans un port commercial.
Corruption gouvernementale, censure médiatique, et aucune aide internationale
Malgré les parallèles alarmants avec l’explosion du port de Beyrouth en 2020, le gouvernement iranien n’a ni sollicité d’aide internationale, ni autorisé une couverture médiatique indépendante. À l’inverse, les forces de sécurité et les services de renseignement ont bouclé la ville, réprimant la diffusion d’informations et empêchant l’accès aux journalistes et équipes de secours.
Des témoins affirment que même les secouristes ont été menacés. Une chape de plomb imposée par l’IRGC maintient Bandar Abbas dans un état de peur, de deuil et de silence.
La parole aux habitants : « Nous sommes victimes de corruption et de négligence »
Indignés, accablés de douleur, les habitants de Bandar Abbas dénoncent l’incompétence du régime et sa corruption systémique. L’un d’eux a exprimé la colère populaire en ces termes :
« A bas à l’oppresseur. Nous avons versé nos larmes dans la mer. Les ouvriers ont donné leur sang aux vagues. Attendez… Que la mer vous rende justice. »