La génération invincible née le 20 juin 1981 va tourner la page de l’histoire de l’Iran. C’est ce qu’a déclaré Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, lors d’une conférence internationale en ligne le 20 juin 2020, jour du 40e anniversaire du début de la résistance du peuple iranien contre la dictature religieuse des mollahs.
Dans une partie de son discours à cette réunion virtuelle reliant 2 000 lieux dans le monde et à Achraf 3 en Albanie, elle a parlé du statut des femmes dans la Résistance iranienne et dans l’Iran de demain. Des extraits de son discours suivent :
Les adolescentes, un nouveau modèle
Le lendemain du 20 juin 1981, le procureur révolutionnaire de Khomeini a publié les photos d’adolescentes soutenant l’OMPI/MEK qui avaient été exécutées. Il a exhorté leurs familles à aller identifier les corps de leurs enfants parce qu’elles n’avaient pas donné leurs noms, s’identifiant seulement comme “Mojahed” (OMPI/MEK) lorsqu’on le leur demandait. Et elles ont crié “vive la liberté” jusqu’au dernier moment avant d’être fusillées.
La publication de ces photos dans les journaux de l’époque a révélé, avant toute chose, la cruauté de Khomeiny et de ses cardiens de la révolution.
Mais le temps a révélé une vérité plus grande : ces jeunes filles, ces poings serrés, ces cris de “vive la liberté” et leur refus de dire même leur nom à leurs bourreaux, ont créé un nouvel et admirable exemple dans le contexte des révolutions ; un nouveau modèle d’héroïne anonyme, innocente, mais prête au sacrifice ultime, quelque chose de diamétralement opposé à Khomeiny. Et, surtout, elles ont donné l’exemple de la fermeté dans leurs convictions, d’intransigeance et de persévérance ; dans un sens historique, cela peut se résumer en un mot : invincible.
Elles ont été les précurseures d’une nouvelle génération qui s’est engagée sur le terrain de la lutte et de la révolution. Elles ont brisé les barrières de l’époque et se sont levées pour résister à la force réactionnaire la plus redoutable de l’histoire de l’Iran… Une nouvelle génération est intervenue, déterminée à payer le prix de la liberté dès le début.
Un couple exécuté laisse une petite fille
Ma bien-aimée Marjan, qui est décédée au début de ce mois et dont l’art et l’engagement dans la lutte ont été loués par des millions de nos compatriotes, a déclaré ce qui suit à propos de son séjour en prison (au début des années 1980) : “J’ai rencontré une jeune femme en prison, qui avait 24 ou 25 ans. Elle s’appelait Shahine. Elle avait été amenée dans le service juste après avoir donné naissance à sa petite fille à l’hôpital de la prison d’Evine. Elle a donné à sa fille le nom de Solmaz, comme l’avait demandé son mari avant son exécution. Solmaz était le nom de sa soeur qui avait été tuée par le régime le 27 septembre 1981”.
Marjan a ajouté : « Lorsque les gardes sont venus chercher Shahine pour l’exécuter, elle a embrassé sa petite Solmaz sur le front. Le bébé était endormi dans ses bras, elle ressemblait à une statur de la Vierge Marie de Michel Ange. Je je n’ai pas pu le supporter. J’ai enfoui mon visage dans mes mains pour que personne ne m’entende pleurer. J’ai repris le contrôle de moi-même quand Shahine m’a caressé la tête. Pendant un instant, j’ai regardé le calme de son visage et l’amertume de son sourire. Elle a placé la petite Solmaz dans mes bras et elle est partie. »
De telles scènes ont été répétées des milliers de fois dans les salles de torture de Khomeiny et de Khamenei….
La génération rebelle qui s’est levée lors des soulèvements actuels du peuple d’Iran, s’est épanouie grâce à la légitimité de ces sacrifices….
Sans le soulèvement du 20 juin 1981, une alternative démocratique n’aurait jamais pu émerger contre ce régime… Une génération révolutionnaire, en particulier avec des milliers de femmes combattantes et rebelles, n’aurait pu émerger pour tourner la page de l’histoire de l’Iran comme elle l’a fait aujourd’hui. Il n’y aurait pas eu de percée pour l’égalité et l’émancipation des femmes…
Les droits des femmes dans l’Iran libre de demain
La résolution signée par la majorité des membres de la Chambre des Représentants des Etats-Unis, qui a reconnu le droit du peuple iranien à l’établissement d’une république démocratique fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat, fournit un modèle crédible que tous les gouvernements et la communauté internationale devraient suivre pour l’Iran et le peuple iranien…
L’esprit de cette résolution peut se résumer à soutenir le droit des Iraniens à changer de régime et à instaurer une république démocratique. Elle déclare que le peuple iranien a rejeté la dictature monarchique, n’accepte pas la tyrannie religieuse et s’y oppose. Il fait également référence au Plan en dix points de la Résistance iranienne, qui reflète l’image d’un Iran libre :
1-Non à la dictature religieuse. Oui à la souveraineté populaire dans une république pluraliste fondée sur le libre suffrage universel.
2-La liberté d’expression, la liberté des partis politiques, la liberté d’assemblée, la liberté de la presse et du cyberespace.
La dissolution des pasdarans, de la Force Qods chargée des opérations terroristes, des agents de répression en civil, des miliciens du Bassidj, du ministère du Renseignement, du Conseil de la révolution culturelle et de tous les organes et patrouilles de répression dans les villes, les villages, les universités, l’administration et les usines.
3-La garantie des libertés et des droits individuels et sociaux selon la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
La dissolution de tous les appareils de censure et d’inquisition. La justice pour les familles des victimes du massacre des prisonniers politiques. L’interdiction de la torture et l’abolition de la peine de mort.
4-La séparation de la religion et de l’Etat. La liberté de culte et de religion.
5-L’égalité complète des femmes et des hommes dans les droits politiques, sociaux, culturels et économiques. La participation égale des femmes dans le leadership politique. L’abolition de toute discrimination. Le droit des femmes de choisir librement leur tenue vestimentaire, leur mariage, leur divorce, leurs études et leur profession. L’interdiction de toute exploitation de la femme sous n’importe quel prétexte.
6-Une justice et un appareil judiciaire indépendants selon les critères internationaux fondés sur le principe de la présomption d’innocence, le droit à la défense, le droit de demander justice, le droit de bénéficier d’un jugement public et de la pleine indépendance des juges.
L’abolition de la charia des mollahs et des tribunaux de la république islamique.
7- L’autonomie des minorités ethniques iraniennes et l’abolition des persécutions qui leurs sont imposées, selon le Plan du Conseil national de la Résistance pour l’autonomie du Kurdistan iranien.
8- L’égalité des chances dans toutes les professions et dans la recherche d’emploi et le libre marché pour l’ensemble du peuple iranien. La reconnaissance des droits des travailleurs, des agriculteurs, des infirmières, des salariés, des enseignants et des retraités.
9- La protection de l’environnement et la reconstruction des dévastations causées par le pouvoir des mollahs.
10- Un Iran non nucléaire, sans armes de destruction massive. La Paix, la coexistence pacifique et la coopération régionale et internationale.
Alors que nous marquons la 40ème année de lutte contre la tyrannie religieuse, la Résistance iranienne renouvelle son engagement envers le peuple iranien et envers ses 120 000 martyrs pour la liberté…