CNRI Femmes – L’avocate iranienne des droits humains Nasrine Sotoudeh a rejeté sa caution de 650 millions de tomans (129 000 €). Elle a été emprisonnée sous l’accusation de propagande contre l’Etat pour avoir défendu des manifestantes contre le voile obligatoire mais a refusé d’être libérée sous cette caution.
Dans une interview accordée à l’agence ISNA le 23 juin 2018, son mari Reza Khandan a parlé de la caution de 650 millions de toman fixée pour sa libération : « Ma femme croit que les accusations portées contre elle sont sans fondement et fabriquées de toutes pièces, et que la caution n’est pas proportionnée. Elle est actuellement détenue dans la section des droits communs de la prison d’Evine. »
L’avocat des droits humains Nasrine Sotoudeh a été arrêtée pour avoir défendu des manifestantes contre le port obligatoire du voile. Lors d’un bref appel téléphonique depuis la prison d’Evine le 16 juin 2018, elle avait déclaré être détenue dans le cadre de l’affaire Shaparak Shajarizadeh.
Par la suite, elle a écrit une lettre ouverte, expliquant la raison de son arrestation et exposant ses positions. Elle écrit notamment : « Pendant un an, le pouvoir judiciaire s’est ouvertement et clairement rangé du côté des forces de sécurité, y compris le ministère du renseignement et le Corps des gardiens de la révolution (pasdaran). Et contrairement à tous les principes concernant la nécessité de l’indépendance de cette branche, il a mis en œuvre les ordres émis par lesdits pouvoirs…
« Néanmoins, je voudrais déclarer haut et fort et souligner une fois de plus la nécessité de respecter les exigences de la pratique du droit, faute de quoi la justice sera inexistante.
« La pratique du droit exige des compétences professionnelles, accompagnées d’audace et de courage, en particulier le fait que nous vivons sous un régime qui dépasse toutes les limites. Dans ces circonstances, il est vital d’insister sur l’indépendance de l’institution de droit ; en l’absence de cette exigence, tous nos droits seront bafoués comme jamais, sans que nous puissions identifier les coupables de ces agressions. »



















