Plus de six mois après l’arrestation de la prisonnière politique Arghavan Fallahi, âgée de 24 ans, sa famille n’a toujours aucune information sur son lieu de détention ni sur son état de santé. En dépit de cette absence totale de communication, le pouvoir judiciaire du régime iranien a fixé une caution exorbitante de 2 milliards de tomans (environ 40 000 dollars) pour sa libération temporaire.
L’exigence d’une caution aussi élevée, alors qu’Arghavan est détenue au secret, privée d’appels téléphoniques et de visites, n’a fait qu’accroître l’inquiétude de sa famille.
L’appel d’un père depuis sa cellule
Nasrollah Fallahi, le père d’Arghavan, est lui-même un prisonnier politique actuellement détenu dans le quartier 2 de la prison du Grand Téhéran (prison de Fachafouyeh). Le dimanche 3 août 2025, il a publié un message audio adressé au peuple iranien et à la communauté internationale, dénonçant l’incertitude cruelle et les mauvais traitements infligés à sa fille. Il y décrit une lutte désespérée, menée depuis des mois, pour obtenir des informations et faire valoir la justice.
« Je suis entré dans le septième mois depuis l’arrestation de ma fille », a-t-il déclaré. « Les agents du ministère [du Renseignement] l’ont arrêtée sans la moindre preuve. Ils l’ont torturée pour fabriquer un dossier. »
Depuis son arrestation, Arghavan Fallahi est maintenue au secret, sans contact extérieur. « Je n’ai reçu aucune information vérifiée », a ajouté M. Fallahi. « Pas même un court appel téléphonique n’a été autorisé. »

Nasrollah Fallahi a également raconté le jour d’une récente attaque à la bombe, où, bien qu’il ait été grièvement blessé et en sang, sa seule préoccupation était de savoir si sa fille était toujours en vie. « Même à ce moment-là, tout ce que je voulais, c’était des nouvelles d’Arghavan. Mais au lieu de réponses, les agents du renseignement se sont postés derrière la fenêtre et m’ont menacé de me tirer dessus. »
Autre source d’angoisse, Nasrollah Fallahi a indiqué que sa fille souffre de graves migraines neurologiques, et il doute qu’elle reçoive les médicaments qui lui ont été prescrits en détention.
Réarrêtée à Téhéran le 25 janvier 2025, Arghavan Fallahi a été interrogée et torturée en isolement cellulaire dans le quartier 241 de la prison d’Evin. Elle a ensuite été transférée dans les cellules d’isolement de la prison de Fachafouyeh, où elle a subi des interrogatoires incessants et des tortures psychologiques, et a été privée de tout contact avec sa famille.
La Commission des Femmes du Conseil National de la Résistance iranienne appelle à l’intervention de la Rapporteuse spécial des Nations unies sur la situation des droits humains en Iran, ainsi que de la Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la violence contre les femmes et les filles, afin qu’ils enquêtent sur la situation et les conditions de détention d’Arghavan Fallahi. Elle exhorte également tous les organismes internationaux de défense des droits humains et des droits des femmes à agir d’urgence pour la libération des prisonniers politiques, en particulier des femmes.