Dans le cadre d’une campagne persistante de pression accrue contre les prisonniers politiques en Iran, la prisonnière politique Shiva Esmaeli, détenue dans le quartier des femmes de la prison d’Evin, s’est vu interdire le droit de téléphoner à ses fils sur ordre direct du directeur de la prison. Cette mesure punitive fait suite à son soutien à la campagne de protestation « Non aux exécutions du mardi ».
Les deux fils de Mme Esmaeli, Seyed Mehdi et Seyed Alireza Vafaee Sani, sont également incarcérés dans le quartier 8 de la prison d’Evin en raison de leurs activités politiques. Seyed Mehdi purge une peine de six ans, tandis que Seyed Alireza a été condamné à cinq ans. En plus de subir sa propre peine de prison, Shiva Esmaeli est désormais privée de l’un de ses droits humains les plus fondamentaux : le contact avec ses enfants.
Arrestation et condamnation
Shiva Esmaeli, née en 1965, est une ingénieure agronome retraitée vivant à Téhéran. Elle a été arrêtée en novembre 2020 de manière opaque et extrajudiciaire.
Après plusieurs mois de vide juridique, le 14 mai 2023, la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran l’a condamnée à dix ans de prison pour « réunion et collusion contre la sécurité nationale ». Ce verdict a été rendu sans la présence d’un avocat et ne lui a été officiellement notifié que le 28 mai 2023.
Depuis son arrestation, la prisonnière politique Shiva Esmaeli s’est vue refuser à plusieurs reprises des droits fondamentaux des détenus, notamment les appels téléphoniques, les visites en personne, l’accès aux soins médicaux et au soutien psychologique. La dernière série de restrictions, imposée sous prétexte de son soutien à la campagne « Non aux exécutions du mardi », a encore accentué la pression exercée sur elle.
Violations systématiques des droits des prisonnières politiques
L’interdiction de tout contact téléphonique entre la prisonnière politique Shiva Esmaeli et ses fils emprisonnés n’est qu’un exemple parmi d’autres de la stratégie plus large de répression visant les femmes prisonnières politiques en Iran.
Les détenues du quartier des femmes de la prison d’Evin font régulièrement face à de sévères restrictions, au refus de permissions de sortie, à des contacts limités avec leur famille, et à du harcèlement psychologique, souvent en guise de punition pour leur activisme ou leur solidarité avec les mouvements de protestation.
Ces conditions répressives, combinées à un environnement physique et psychologique dangereux en détention, sont utilisées de manière systématique pour briser la résistance des femmes emprisonnées.