Yalda Emamdoust, athlète et mère de deux enfants, est détenue depuis plus de deux mois. Les forces de sécurité l’ont arrêtée début août 2025 à son domicile à Ispahan et l’ont conduite vers un lieu inconnu, sans présenter de mandat judiciaire.
Plus de 60 jours après son arrestation, aucune information n’a été communiquée sur son lieu de détention ni sur son état, malgré les démarches répétées de sa famille. Aucun des organes judiciaires ou sécuritaires du régime iranien n’a reconnu sa responsabilité dans cette arrestation.
Née en 1975 à Ilam et résidant à Ispahan, Yalda Emamdoust est une marathonienne reconnue, ayant participé à plusieurs compétitions provinciales et remporté des titres de championne.
Mme Emamdoust avait été arrêtée une première fois en 2019 pour avoir inscrit des slogans de protestation sur les murs de la ville. Elle avait été libérée après plusieurs mois de détention.
Elle a de nouveau été arrêtée le 31 mai 2020 et a passé deux mois en isolement dans la prison de Dowlatabad à Ispahan, soumise à des interrogatoires, avant d’être transférée dans le quartier des femmes de la prison de Dastgerd.
Le tribunal révolutionnaire d’Ispahan l’a ensuite condamnée à dix ans de prison pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale » et pour « propagande contre l’État ».

Selon des sources proches de sa famille, Yalda a été soumise à des tortures physiques et psychologiques lors de sa détention en 2020 et privée d’appels téléphoniques et de visites familiales pendant plusieurs mois. Son mari, membre du ministère des renseignements du régime, aurait directement participé à son arrestation et à sa remise aux agents de sécurité à cette époque.
La disparition forcée de Yalda Emamdoust illustre une fois de plus la recrudescence des violations des droits humains en Iran.