La 47e chambre de la Cour d’appel d’Ispahan a confirmé un total de 90 ans de prison et des peines supplémentaires contre dix femmes bahaïes, marquant l’un des verdicts collectifs les plus sévères rendus ces dernières années contre des femmes bahaïes.
Les condamnations ont été prononcées contre Shana Shoghi-Far, Negin Khademi, Neda Badakhsh, Arezou Sobhanian, Yeganeh Rouhbakhsh, Mojgan Shahrezaei, Parastuo Hakim, Yeganeh Agahi, Bahareh Lotfi et Neda Emadi.
Selon le jugement, huit de ces femmes ont chacune été condamnées à 10 ans d’emprisonnement et à une amende de 100 millions de tomans, tandis que Bahareh Lotfi et Neda Emadi ont chacune écopé de 5 ans de prison et d’une amende de 50 millions de tomans.
De plus, la Cour d’appel a confirmé l’interdiction de voyager et les restrictions d’usage des réseaux sociaux pour les dix femmes bahaïes.
Les charges retenues contre elles incluent « propagande contre l’État », « promotion et enseignement des croyances bahaïes contraires à l’islam » et « collaboration avec des groupes hostiles au régime ».
Cependant, ces accusations ne reposent sur aucune base légale et découlent uniquement des activités religieuses et éducatives pacifiques de ces femmes.
Les peines auraient été prononcées par contumace et communiquées oralement aux avocats des accusées, à qui l’accès complet aux dossiers a été refusé — une procédure qui viole manifestement les principes d’un procès équitable et du respect de la procédure légale.
Les dix femmes bahaïes avaient été arrêtées le 23 octobre 2023 par les forces de sécurité à Ispahan, puis libérées sous caution après près de deux mois d’interrogatoire.
Durant leur détention au centre de détention du renseignement d’Ispahan, elles auraient été soumises à de fortes pressions et à la torture, notamment des insultes verbales, des menaces, l’arrachage d’ongles, l’usage de chaises électriques, et des menaces d’ébouillantage, afin de les contraindre à fausses confessions.
Elles avaient déjà été condamnées par le tribunal révolutionnaire d’Ispahan aux mêmes peines : 90 ans d’emprisonnement, lourdes amendes, interdiction de voyager pendant deux ans et interdiction d’utiliser les réseaux sociaux pendant deux ans.