Série d’exécutions du régime iranien : neuf femmes pendues en un peu plus d’un mois
Entre le 30 juillet et le 5 septembre 2025, le régime iranien a exécuté neuf femmes en l’espace d’un peu plus d’un mois. Cette vague choquante, visant des femmes accusées de prétendus « crimes de droit commun », marque un rythme d’exécutions sans précédent sous le régime clérical depuis le massacre des prisonniers politiques dans les années 1980, en particulier en 1988.
Depuis que Massoud Pezeshkian a accédé à la présidence le 28 juillet 2024, le régime a exécuté plus de 1 700 personnes, parmi lesquelles plusieurs prisonniers politiques. L’accélération des exécutions apparaît clairement lorsqu’on compare avec les présidences précédentes :
- Avant l’arrivée d’Ebrahim Raïssi au pouvoir, le régime exécutait en moyenne 15 femmes par an.
- Sous Raïssi, ce chiffre est monté à 21 femmes par an.
- Sous Pezeshkian, rien que durant les huit premiers mois de 2025, au moins 33 femmes ont été exécutées.
L’Iran détient le triste record du plus grand nombre de femmes exécutées dans le monde. Aucun autre gouvernement n’a exécuté autant de femmes. Et ce chiffre n’inclut même pas les dizaines de milliers de femmes exécutées pour des raisons politiques depuis les années 1980.
Tragiquement, nombre des femmes envoyées à la potence sont elles-mêmes des victimes de violences domestiques ayant agi en légitime défense. Pourtant, le régime clérical recourt à la peine de mort avec une fréquence et une cruauté alarmantes, ciblant non seulement les femmes mais aussi les minorités religieuses et ethniques, les dissidents politiques et les communautés vulnérables, de manière discriminatoire.
Le silence face à ces crimes n’est pas de la neutralité : c’est de la complicité. L’inaction de la communauté internationale encourage un régime à la fois fragile et impitoyable, qui poursuit ses exécutions tout en alimentant l’exportation du terrorisme, l’agression régionale et ses ambitions nucléaires.
Nos revendications
Nous appelons le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, les Rapporteurs spéciaux, l’Union européenne, les gouvernements et toutes les institutions concernées à :
- Condamner explicitement et publiquement les exécutions et l’incitation au meurtre.
- Prendre des mesures efficaces et concrètes, et pas seulement des déclarations diplomatiques.
- Déployer immédiatement une mission internationale indépendante d’établissement des faits en Iran.
- Conditionner toute négociation, relation politique et économique avec le régime à l’arrêt des exécutions et à la libération des prisonniers politiques.
- Poursuivre en justice les auteurs et commanditaires de ces crimes afin de mettre fin à leur impunité.
Le message est clair : le silence équivaut à la complicité dans le crime. Les Nations unies, les gouvernements, les instances internationales et toutes les voix de conscience portent une responsabilité historique.
Le moment d’agir, c’est maintenant — avant qu’il ne soit trop tard.




















