Le dimanche 27 juillet 2025, deux prisonnières politiques, Massoumeh Asgari, enseignante retraitée, et Massoumeh Nassaji (Farah), ont été placées à l’isolement dans la prison de Qarchak (à Varamin, au sud-est de Téhéran) après avoir protesté contre les conditions inhumaines au sein de l’établissement.
Les deux femmes avaient dénoncé l’insalubrité des lieux, la mauvaise qualité de la nourriture et les menaces constantes émanant des autorités pénitentiaires. Leur placement à l’isolement a été ordonné à titre de sanction.
Ce même jour, un groupe de prisonnières politiques de la prison de Qarchak a organisé une cérémonie de protestation pour condamner les exécutions soudaines de deux prisonniers politiques, Mehdi Hassani et Behrouz Ehsani, dans la prison de Ghezel Hessar.
Massoumeh Asgari : l’enseignante emprisonnée qui a osé protester
Massoumeh Asgari, enseignante retraitée, a de nouveau été arrêtée en août 2024 par les forces de sécurité. Elle est accusée de « collaboration avec des groupes opposés au régime » et d’« appartenance à des groupes d’opposition ».
Son dossier a été transmis à la 26e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, mais un an plus tard, aucune date de procès n’a été fixée.
Massoumeh Asgari, seule soutien de sa famille, souffre de multiples problèmes de santé : diabète, maladies rénales et hépatiques, troubles neurologiques. Ces pathologies sont aggravées par d’anciennes blessures, notamment plusieurs fractures aux jambes nécessitant une opération. Malgré la gravité de son état, elle est privée de soins médicaux indispensables.
Sa détention prolongée, sans jugement, illustre comment le régime misogyne iranien utilise l’emprisonnement préventif comme outil systématique de répression, en particulier contre les femmes dissidentes.
Massoumeh Nassaji : rescapée de la torture et de l’isolement prolongé
Massoumeh Nassaji (Farah), prisonnière politique de 62 ans, a été condamnée à 5 ans et 4 mois d’emprisonnement après son arrestation dans la province de Téhéran. Elle est incarcérée depuis septembre 2022.
Durant sa détention provisoire, elle a été soumise à 48 jours d’isolement et à une forte pression psychologique en vue d’obtenir des aveux forcés.
Massoumeh Nassaji s’est également vu refuser le droit de choisir son avocat.
Elle souffre de troubles respiratoires et de bronchite aiguë. Malgré une expertise médico-légale en sa faveur recommandant sa libération, le procureur s’y est opposé, prolongeant ainsi son incarcération.