Fusillade à Khach : Décès d’une femme enceinte de 25 ans et de sa fille de 5 ans
Dans la matinée du mardi 6 août 2024, des agents en civil des services des renseignements du CGRI à Khach, dans la province du Sistan-et-Baloutchestan, ont ouvert le feu sur un véhicule Peugeot 405 qui circulait sans avertissement préalable. Cet événement tragique a entraîné la mort d’une femme enceinte de 25 ans, Nazila Irandegani, qui a reçu plusieurs balles et est décédée sur le coup. Sa fille de 5 ans, Tina Nasiri, a succombé à ses blessures plus tard à l’hôpital.
Trois autres passagers de la voiture, dont un autre enfant, ont été gravement blessés.
Nazila Irandegani, son mari Chahram Nasiri et leurs enfants traversaient le carrefour de Khach lorsque leur véhicule a été pris pour cible par les forces du Corps des gardiens de la révolution islamique. Chahram Nasiri a été arrêté par les agents et emmené dans un lieu non divulgué.
Il ne s’agit pas d’un incident isolé de tirs aveugles et arbitraires de la part du CGRI et des forces de sécurité de l’État, qui ont entraîné la mort d’enfants et de civils innocents. En 2022, des incidents similaires ont entraîné la mort de Kian Pirfalak, 9 ans, Mona Naghib, 8 ans, et Soha Etebari, 12 ans, lorsque des agents armés du régime ont tiré sur des véhicules civils.
Fusillade à Nour : Une femme opposée au hijab obligatoire est paralysée
Autre fait alarmant, une femme de 31 ans, Arezou Badri, qui ne respectait pas le hijab obligatoire, a été paralysée après avoir été blessée par balle par la police. Arezou, mère de deux enfants, originaire d’Ardabil et résidant à Babolsar, dans la province de Mazandaran, se trouve actuellement dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital Valiasr de Téhéran, sous la stricte surveillance d’agents de sécurité.
Dans la nuit du lundi 22 juillet, Arezou Badri et son amie se rendaient de Nour à Babolsar lorsque la police leur a ordonné de s’arrêter à l’aide d’un haut-parleur.
La voiture d’Arezou devait être confisquée pour cause de non-respect du hijab. Elles ont ignoré l’avertissement et ont poursuivi leur route, et la police à tirer d’abord sur le pneu de la voiture, puis sur la portière. Une balle a atteint le dos d’Arezou, lui causant de graves blessures.
Par la suite, la police a agressé physiquement les 2 femmes pour les arrêter. Constatant la gravité de l’état d’Arezou et l’abondance des saignements, les policiers ont appelé une ambulance, pris de panique.
Arezou Badri a d’abord été transportée à l’hôpital de Nour, puis transférée à l’hôpital de Sari pour une opération du poumon. Son poumon est toujours infecté.

Simultanément, de nombreuses forces de sécurité de Téhéran ont été déployées à l’hôpital Khomeini de Sari pour empêcher la diffusion d’informations sur son état de santé et la prise d’images. Les autorités ont également confisqué les téléphones portables d’Arezou et de son amie et désactivé son compte Instagram pour empêcher toute couverture médiatique.
Au bout d’une semaine, elle a été transférée à Téhéran pour que la balle soit retirée de son dos. Au bout de 10 jours, les chirurgiens ont réussi à retirer la balle, mais ses poumons et sa moelle épinière ont été gravement endommagés, la laissant paralysée à partir de la taille. Les spécialistes ont déclaré que les chances qu’elle retrouve la capacité de marcher sont très faibles.
À l’hôpital Valiasr, Arezou Badri est sous surveillance constante et sa famille n’est autorisée à lui rendre que de brèves visites, au cours desquelles leurs téléphones portables sont confisqués afin d’empêcher toute prise de photos ou de vidéos.
Aucune action en justice n’a été engagée contre l’officier qui a tiré.
La situation d’Arezou Badri rappelle les mesures de sécurité intenses prises lors de l’hospitalisation d’Armita Geravand, 17 ans.
Ces incidents mettent en lumière les problèmes persistants de violence et les tactiques musclées utilisées par les forces de sécurité iraniennes contre les civils, y compris les femmes et les enfants, ce qui soulève de sérieuses préoccupations en matière de droits de l’homme.
La commission des femmes du CNRI demande au rapporteur spécial des Nations unies sur la violence contre les femmes et au rapporteur spécial sur les droits de l’homme en Iran d’enquêter sur ces incidents et de tenir le régime pour responsable de ses tirs violents et arbitraires sur des civils innocents, en particulier sous le prétexte qu’elles ont enfreint le hijab obligatoire.