La police des mœurs de Téhéran veut déployer 80 000 « agents de la vertu »
Dans une nouvelle démonstration de contrôle moral, le soi-disant « Siège de la Vertu » de Téhéran a annoncé son intention de mobiliser des dizaines de milliers d’agents chargés de renforcer la surveillance des femmes et d’Internet.
Alors que la société iranienne bouillonne de colère et de mécontentement et que le régime est confronté à des crises internes et externes croissantes, les médias officiels ont rapporté le 17 octobre que Rouhollah Momen-Nasab, secrétaire du soi-disant « Siège de la promotion de la vertu et de la prévention du vice » de Téhéran, a annoncé de vastes nouvelles mesures de répression.
« La principale priorité du siège est de former, organiser et déployer plus de 80 000 “agents de la vertu” ainsi que 4 575 instructeurs et responsables judiciaires », a-t-il déclaré. « En activant ces 80 000 forces formées, nous pouvons opérer une transformation majeure dans la province. »
Il s’est également vanté que, grâce à la création d’une nouvelle « Salle de situation pour la chasteté et le hijab », les autorités allaient « surveiller et analyser les actions de l’ennemi et concevoir des contre-mesures culturelles, médiatiques et juridiques ».
Momen-Nasab a également averti que « le cyberespace ne doit pas devenir un refuge pour les contrevenants ». Il a précisé que le siège, en coopération avec le parquet et la police du cyberespace (FATA), allait mettre en place des « mécanismes de surveillance plus stricts et plus rapides » et traiter les signalements provenant « d’informateurs publics » pour les transmettre à la justice.
(Aftab News et Asr Iran, 17 octobre 2025)
Cependant, de tels projets répressifs, chargés de slogans et de statistiques creuses, appartiennent au passé. Loin d’atténuer les crises du régime, ils ne font qu’intensifier la colère des femmes et des jeunes d’Iran à l’encontre de ce système profondément misogyne.
Même certains membres du régime se sont moqués du plan, soulignant qu’alors que les autorités s’empressent de créer une « Salle de situation pour la chasteté et le hijab », il n’existe aucune « Salle de situation pour l’économie » ni « pour l’éducation ». Comme ils le disent avec sarcasme, le régime semble plus soucieux d’attiser les troubles que de résoudre les véritables problèmes du pays.