Ayda Najaflou, prisonnière d’opinion et convertie au christianisme détenue à la prison d’Evin à Téhéran, se voit refuser tout traitement médical essentiel après avoir subi une fracture vertébrale à la suite d’une chute de son lit superposé.
Les autorités pénitentiaires l’ont renvoyée dans la section des femmes sans soins médicaux appropriés, violant ainsi de manière flagrante les obligations internationales du régime iranien concernant le traitement humain des détenus.
Le dimanche 2 novembre 2025, Ayda Najaflou a fait une chute depuis le lit supérieur, entraînant une fracture de la vertèbre T12. Elle a été transférée à l’hôpital Taleghani, où la fracture a été confirmée, puis renvoyée en prison sans traitement et incapable de se déplacer.
À la suite des protestations des codétenues, les autorités ont été contraintes de la transférer à l’hôpital des Martyrs de Tajrish. Cependant, le traitement nécessaire reste retardé.
Après examen de l’IRM, les médecins de l’hôpital de Tajrish ont estimé qu’une intervention chirurgicale urgente et une physiothérapie continue étaient indispensables pour éviter une paralysie. Malgré ces avertissements médicaux, les responsables de la prison d’Evin ont refusé son hospitalisation et l’ont de nouveau renvoyée dans la section des femmes.
Ayda Najaflou avait déjà demandé à occuper le lit inférieur en raison de rhumatismes et de douleurs chroniques au dos, mais sa requête a été ignorée, ce qui a conduit à sa chute et à sa grave blessure.
Son état de santé est aujourd’hui critique. Privée des soins nécessaires, elle survit uniquement grâce à l’aide de ses codétenues et à des antalgiques. Sa famille a alerté à plusieurs reprises sur la négligence délibérée des autorités.
Renvoyer en cellule une prisonnière souffrant d’une fracture vertébrale malgré la nécessité urgente d’une chirurgie constitue un acte de torture et un traitement inhumain, révélant une fois de plus les conditions effroyables de la prison d’Evin et la privation systématique de soins médicaux infligée aux prisonnières d’opinion, en particulier aux femmes.
Contexte
Arrêtée par les agents du ministère des Renseignements en février 2025, Ayda Najaflou a été interrogée dans la section 209 de la prison d’Evin et est détenue depuis avril 2025 dans la section des femmes.
Elle est accusée de « propagande contre le régime », « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale », et « création d’une église domestique ». Elle est toujours privée du droit à un avocat et d’un contact régulier avec sa famille.
Bien que le christianisme soit officiellement reconnu comme religion minoritaire dans la Constitution du régime iranien, les agences de sécurité iraniennes considèrent la conversion de musulmans au christianisme comme une menace et y répondent par des mesures répressives et punitives.
Ce traitement viole ouvertement l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantissent à chaque individu la liberté de pensée, de conscience et de religion, y compris le droit de changer de religion et de la manifester seul ou en communauté, en public ou en privé.
