Maryam Zubaidi arrêtée soudainement et transférée à la prison de Sepidar

Maryam Zubaidi arrêtée soudainement et transférée à la prison de Sepidar

Maryam Zubaidi, 58 ans, vivant au quartier Zeytoon à Ahvaz, a été arrêtée le samedi 1er novembre 2025 après avoir été convoquée à la branche d’exécution du tribunal révolutionnaire d’Ahvaz. Elle a immédiatement été transférée à la prison de Sepidar. Cela alors que Maryam Zubaidi souffre de graves maladies respiratoires et gastro-intestinales, et que son état de santé est décrit comme critique.

Maryam Zubaidi se serait présentée au tribunal pensant assister à une procédure administrative ordinaire liée à son dossier. Cependant, elle a été arrêtée sur place sans préavis et transférée directement au quartier des femmes de la prison de Sepidar.

Les responsables de la branche d’exécution ont refusé de fournir la moindre explication concernant la raison de sa nouvelle arrestation. Selon des sources proches de sa famille, cette évolution fait suite à la confirmation définitive de sa peine de quatre ans de prison plus tôt en octobre.

Contexte et procédure judiciaire

Maryam Zubaidi avait été arrêtée pour la première fois le 15 mars 2018 par des agents du département des renseignements d’Ahvaz. Elle a été détenue pendant plusieurs mois dans le centre de détention de cette agence, où elle a subi des interrogatoires et des pressions psychologiques. Le tribunal révolutionnaire d’Ahvaz l’a ensuite condamnée à quatre ans de prison pour « atteinte à la sécurité nationale » et « communication avec des entités étrangères ». Après des années d’incertitude, la cour d’appel du Khouzestan a confirmé la sentence en octobre 2025.

Torture, maladie et refus de soins médicaux

Lors de sa détention en 2018, Maryam Zubaidi a été soumise à de longs interrogatoires et à une torture psychologique. En raison des conditions insalubres de détention, elle a développé de graves maladies respiratoires et gastro-intestinales. Tout au long de son incarcération, elle a à plusieurs reprises demandé à être transférée vers des établissements médicaux spécialisés, mais les autorités pénitentiaires ont ignoré ses requêtes.

Des sources locales confirment que l’infirmerie de la prison de Sepidar ne fournit que des médicaments de base et ne dispose d’aucun soin spécialisé. Maryam Zubaidi avait déjà été libérée deux fois sous caution en raison de la dégradation de son état de santé, mais près de huit mois de sa précédente détention n’ont pas été déduits de sa peine finale.

Une famille sous pression constante

Maryam Zubaidi est mère de trois enfants : deux fils, Benyamin et Mohammad-Ali Albughbeish, et une fille. En mars 2018, les forces de sécurité ont fait une descente à leur domicile, arrêtant la mère et ses deux fils. Benyamin Albughbeish est mort sous la torture en prison en juillet 2019. Mohammad-Ali a ensuite été libéré sous caution, mais il a depuis fait face à des menaces répétées de nouvelle arrestation. À la suite de la récente incarcération de Maryam, sa fille se retrouve désormais sans soutien parental à Ahvaz.

Plaintes ignorées et impunité des agents

Au fil des années, la famille Zubaidi a déposé de nombreuses plaintes concernant les violations des droits de Maryam, allant des interrogatoires illégaux et de la torture jusqu’à la négligence médicale à la prison de Sepidar. Cependant, aucune de ces plaintes n’a abouti.

Selon une source familiale, « le dossier de plainte contre les agents de sécurité n’a jamais dépassé le stade préliminaire. Le parquet a même refusé de tenir une séance pour entendre les déclarations des plaignants. »

L’arrestation soudaine et le transfert de Maryam Zubaidi à la prison de Sepidar représentent un nouvel exemple de la répression systématique du régime iranien contre les femmes, en particulier les membres des minorités religieuses et les mères arabes du Khouzestan.

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